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Le droit de vote pour tous les étrangers en France ? Par Pierre Duval 

Un projet de loi sur le droit de vote des étrangers aux municipales a été déposé à l’Assemblée nationale pour tous les étrangers vivant en France. C’est le député Renaissance (ex-LREM), Sacha Houlié, qui préside la Commission des Lois à l’Assemblée nationale, qui a effectué ce geste « à titre personnel » mardi dernier pour accorder le droit de vote et d’éligibilité aux élections municipales à tous les étrangers, même non européens. 

Si cette loi est adoptée, elle permettra aux citoyens de différents pays, et pas seulement aux membres de l’Union européenne, donc, de voter et de participer aux élections municipales. Jusqu’à présent, cette opportunité n’était offerte qu’aux Européens qui votaient sur leur lieu de résidence, mais ne pouvaient eux-mêmes être élus à des postes clés. L’auteur du projet de loi le rappelle dans un entretien: «Le droit de vote des ressortissants de l’Union européenne aux élections locales existe déjà en France. Personne n’est étonné qu’un Espagnol ou qu’un Bulgare puisse voter aux élections municipales. Mais ça a interrogé beaucoup de gens que les Anglais ne puissent plus le faire depuis le Brexit ». 

Sacha Houlié occupe une place importante à l’Assemblée nationale, mais il souligne qu’il présente sa loi non pas au nom de la faction gouvernementale, mais « à titre personnel ». C’est d’autant plus étrange qu’au même moment, l’Assemblée nationale attend une discussion détaillée du plus important projet de loi sur l’immigration, préparé sous la houlette du très influent ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin qui doit être débattu en octobre. Bien que le ministre de l’Intérieur invite à débattre « sur l’immigration », son projet de loi ressemble essentiellement à une loi anti-immigration. Gérald Darmanin a déjà déclaré à propos de la nouvelle initiative de Sacha Houlié qu’il «est fermement opposé à cette mesure». La Nupe soutient le projet de Sacha Houilé.

Les mobiles de Sacha Houlié se comprennent aussi. Selon lui, les étrangers « occupent des postes importants dans notre pays, que ce soit dans le BTP, la restauration, les hôpitaux ou encore en tant qu’ingénieurs » et « aujourd’hui, tous les employeurs demandent de ne pas les expulser pour qu’ils puissent continuer à travailler ». Il explique qu’il a «la plus grande indulgence et le plus grand respect pour tous les gens qui cherchent à s’intégrer, à travailler et à faire partie de la France », tout en précisant : « Je n’ai aucune difficulté à faire en sorte que les gens qui ne respectent pas les règles de notre pays soient expulsés ». Pour Sacha Houlié «ce genre de débat» est important «au moment où on en aura d’autres sur ce qu’est l’intégration, l’immigration et notre relation avec les personnes qui ne partagent pas notre nationalité mais qui peuvent avoir des destins communs avec nous». Il pense aussi que « c’est poser les bonnes questions à notre pays ». « Il se trouve que le Rassemblement national a souhaité en faire une polémique plutôt qu’un sujet de débat mais j’y suis prêt. Cette tentative de déstabilisation m’indiffère », affirmant que la position du RN sur son initiative ne le touche pas. Pour le député Renaissance, cela va permettre l’intégration des étrangers ce qui les responsabilisera et leur permettra d’influencer leur vie dans le cadre de la vie des Français.

La Nupes se ferait «un plaisir de voter» la proposition de Sacha Houlié. Sur Europe 1, Manon Aubry, a estimé que sa proposition de loi concernant le droit de vote des étrangers hors UE aux municipales comme juste. «Lorsqu’il s’agit d’un combat pour les droits, il n’y a jamais de bon moment», a-t-elle assuré.

La déconstruction sans frein. Le député européen et conseiller spécial de Marine Le Pen, Philippe Olivier, a, lui, évoqué dans un article que «le droit de vote des immigrés», c’est «la déconstruction sans frein» et fait remarquer que «le texte de la proposition, visiblement bricolé sur un coin de table, ne pose aucune condition de durée ni même de réciprocité». Il dénonce une «initiative qui fait ressurgir le serpent de mer venimeux de l’immigrationnisme décomplexé» et «la xénolâtrie comme projet politique pour la France».  

Selon Philippe Olivier: «Quand le peuple ne convient pas, on change de peuple!». Il affirme que «cette proposition révèle un détestable mépris pour le peuple français de la part des forces du système», que «les macronistes, qui portent au peuple un mépris de classe, y voient l’occasion de le faire disparaître par une sorte de dilution juridique». Cette initiative, c’est toujours d’après Philippe Olivier  «distribuer des cartes d’électeurs par hélicoptère à la Terre entière», ce qui «revient à vider de tout contenu la notion de citoyenneté française» pour servir les intérêts politiques de la Macronie.

Europe 1 indique que «si, à gauche, la mesure est bien accueillie, chez Les Républicains et au Rassemblement national, c’est une levée de boucliers», car «Jordan Bardella est allé jusqu’à regretter « la dépossession finale des Français de leur pays »», mais, «pour calmer les esprits, Aurore Bergé, la patronne des députés Renaissance, a annoncé la création d’un groupe de travail pour réfléchir à la question».

Alors que depuis 1992 seuls les citoyens de pays membres de l’Union européenne peuvent voter aux élections municipales, la France entame un nouveau chemin sur une nouvelle forme du vivre ensemble. Les 62 quartiers de reconquête républicaine, officiellement reconnus par les autorités françaises, sont la preuve d’une balkanisation de la France. Est-ce que le fait de donner le droit de vote aux étrangers non européens va accentuer cette balkanisation du pays des droits de l’Homme? 

Pierre Duval

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