Nord Stream 2 : le gazoduc qui ébranle la diplomatie allemande
Le gaz ne circule peut-être pas encore dans le Nord Stream 2, mais le gazoduc alimente déjà la discorde en Occident depuis que sa construction a été annoncée en 2015.
Le Nord Stream 2 est censé doubler la quantité de gaz déjà transportée directement de la Russie vers l’Allemagne par le Nord Stream 1. Les deux gazoducs traversent parallèlement la mer Baltique et sont principalement détenus par le géant russe de l’énergie Gazprom.
Nord Stream 2 a été achevé l’année dernière mais attend encore la certification de l’Allemagne, processus qui a été temporairement interrompu en raison des règles de concurrence de l’Europe. La Commission européenne s’oppose au Nord Stream 2, craignant qu’il n’accroisse encore la dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie, qui fournit déjà 40 % du gaz naturel de l’UE. Pour la même raison, les États-Unis sont également farouchement opposés au projet.
Les Américains veulent que le gazoduc soit utilisé comme arme géopolitique par l’Europe pour faire pression sur la Russie, et non l’inverse, ce que la Russie a déjà essayé de faire.
L’Allemagne continue de soutenir le projet Nord Stream 2, mais a laissé entendre que son arrêt serait envisageable si la Russie attaquait l’Ukraine. L’Ukraine elle-même s’oppose depuis longtemps au projet Nord Stream 2, car il permet à la Russie et à l’Europe de contourner leur réseau de gazoducs, privant ainsi Kiev de revenus importants provenant des droits de transit du gaz passant traditionnellement sur son territoire.
L’Ukraine fait également valoir que le fait de continuer à transporter du gaz russe constitue une garantie contre son invasion. NordStream 2 parait pour le moment plus que compromis.