Le monde aux mains des assassins économiques, qu’en pensez-vous ? par Caroline Maurand
Il y a des livres explosifs, subversifs, « confessions d’un assassin économique » de John Perkins ne déroge pas à cette catégorie de brulots qui dérangent en mettant un grand coup de pied dans la fourmilière des invasions sous fausse bannière « démocratique ».
Cette autobiographie d’un assassin repenti, nous ouvre les yeux sur ce petit monde obscur qui déstabilise sciemment des pays si possible riches en hydrocarbures.
Publié en 2004, réédité et enrichi de 15 chapitres supplémentaires en 2016 par de nouvelles révélations d’initiés sur la manipulation des économies du monde, cet ouvrage dévoile les méthodes employées par ces agents très spéciaux, c’est-à-dire : rapports financiers frauduleux, élections truquées, pots-de-vin, l’extorsion, mais aussi : fausses promesses, dette et coups d’État…la liste est longue !
« Les assassins financiers sont des professionnels grassement payés qui escroquent des milliards de dollars à divers pays du globe. Ils dirigent l’argent de la Banque mondiale, de l’Agence américaine du développement international (US Agency for International Development – USAID) et d’autres organisations « humanitaires » vers les coffres de grandes compagnies et vers les poches de quelques familles richissimes qui contrôlent les ressources naturelles de la planète. » Préface « Les Confessions d’un assassin économique ».
John Perkins révèle comment, ces agents très spéciaux ont escroqué des trillions de dollars à plusieurs pays du monde. Il est question des Seychelles, du Honduras, de l’Équateur, de la Libye, de la Turquie, de l’Europe de l’Ouest, du Viêtnam, de la Chine et, même des États-Unis, où les nouveaux assassins économiques – des banquiers, des lobbyistes, des dirigeants d’entreprises – « trompent les citoyens et manipulent les représentants gouvernementaux en les amenant à se soumettre à des politiques qui enrichissent les riches et appauvrissent les pauvres ».
Toutefois, ce livre réfute toute assimilation avec « les théories du complot ». En effet, l’auteur rejette la facilité, qui consiste à trouver et à blâmer un bouc émissaire. L’Elite qui travaille pour cet empire n’est qu’une simple association d’intérêts voulue et entretenue par nous tous, puisque nous travaillons pour ces sociétés et consommons les produits qu’elles commercialisent, en se félicitant de faire partie de cette croissance économique summum de notre confort à l’occidental.
Une question demeure toutefois sur ces révélations, comment ce « James Bond » a-t-il pu publier un livre aussi explosif sans être inquiété, animant même des conférences, alors que certains lanceurs d’alerte sont la cible d’intimidations, de harcèlement et de menaces ?
Sources :
« Confession d’un assassin économique » John Perkins
