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Le nouveau virus pathogène de l’économie mondiale Par Germán Gorraiz López, analyste politique

Après une douce période économique alimentée par des vents favorables, l’apparition d’une tempête pandémique en provenance d’Ukraine provoquera des vents violents dans une direction chaotique qui pourraient ébranler les fondements de l’économie mondiale.

Ansi, après la guerre en Ukraine, on verra apparaître un nouvel agent pathogène (le DDD) qui pourrait finir par détruire toute trace de pousses vertes dans l’économie mondiale en possédant un ADN doté de l’enzyme triple D (Dette Publique exorbitante, inflation galopante et chômage endémique) et qui pourraient générer une stagnation séculaire. 

La surchauffe de l’économie américaine pourrait, donc, accélérer la hausse des taux du dollar et le retrait de l’aide de la Fed par le Tapering qui consiste pour les banques centrales à réduire progressivement le montant des achats d’actifs sur les marchés financiers. Cela pourrait finir par peser sur la reprise économique mondiale naissante et fragile puisque le phénomène de mondialisation économique a rendu tous les éléments rationnels de l’économie interdépendants en raison de la consolidation des oligopoles, de la convergence technologique et des accords tacites d’entreprise. 

De ce fait, l’inflation galopante aux Etats-Unis va tripler la hausse des taux d’intérêt du dollar en 2022, poussant les investisseurs à s’éloigner des actifs en actions et les baissiers à prendre les rênes de la bourse mondiale, entraînant une psychose du vendeur qui pourrait déclencher l’éclatement de la bourse avec la bulle boursière actuelle. 

Une inflation galopante entraîne la perte de pouvoir d’achat des ouvriers et des fonctionnaires, la contraction de la consommation intérieure ainsi que la désincitation à l’épargne et à la recherche de revenus en dehors des activités productives. De même, il pourrait provoquer dans un avenir proche une désertification productive qui ne suffirait pas à satisfaire la demande de produits de base et la stagflation subséquente. Ce terme suppose la combinaison d’une inflation galopante et d’un scénario de récession économique (une économie entre en récession technique après deux trimestres de baisses consécutives du PIB national selon le FMI). C’est un terme inventé en 1965 par le ministre britannique des Finances de l’époque, Ian McLeod, qui a utilisé le mot «stagflation» dans un discours devant le parlement britannique. 

C’est l’une des combinaisons les plus dangereuses pour l’économie puisque les deux éléments faussent le marché et que la thérapie de choc pour lutter contre la stagnation économique a pour effet secondaire d’augmenter l’inflation. Pour encourager la consommation et sortir de la récession, des thérapies basées sur l’expansion budgétaire et monétaire sont nécessaires, des mesures qui à leur tour génèrent plus d’inflation qui finit par devenir un cercle explosif car elle conduit à des augmentations du prix de l’argent par consommateurs. On aura des banques centrales qui vont provoquer l’asphyxie économique d’innombrables pays avec une dette publique stratosphérique. 

Ladite dette serait le résultat de la substitution de la doctrine économique de l’équilibre budgétaire de l’Etat à celle du déficit endémique, (une pratique adoptée par les économies domestiques et les entreprises et organismes publics et privés par mimétisme) et qui ont contribué à la disparition de la culture de l’épargne, à l’endettement chronique et la dépendance excessive au financement extérieur. Ceci, combiné à la croissance importante des prix du pétrole brut et de l’énergie, cela obligera les pays à adopter des politiques de décroissance avec la contraction subséquente du commerce mondial et qui entraînera la fin de la mondialisation économique avec les effets collatéraux de la fin du tourisme de masse. 

On pourra revoir le retour des entreprises délocalisées et l’intronisation de l’économie circulaire et des produits écolabellisés qui finiront par esquisser le retour des compartiments économiques isolés à l’horizon des cinq prochaines années. 

Germán Gorraiz López, analyste politique

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