L’ELOGE DE L’INGRATITUDE
De nombreux ouvrages font l’éloge de nos défauts : Eloge de l’imperfection (Rita Lévi-Montalcini, accessoirement prix Nobel de médecine en1986), Eloge de la paresse (Eugène Marsan), Eloge de la faiblesse (Alexandre Jollien), et, bien sûr, Eloge de la Folie (Erasme).
En revanche, sauf erreur de notre part, seul le philosophe Michel Terestchenko s’est livré à « l’Eloge de l’ingratitude », dans son blog de septembre 2010. Pressentiment de ce que serait la présente campagne électorale ?
M. Sarkozy n’a pas crié sa stupeur comme César à Brutus « tu quoque mi fili ». De nos jours, on trahit, mais on n’assassine pas (pas encore). Notre président aurait bien fait de méditer l’aphorisme du Monarque selon lequel « quand je donne une charge, je fais un ingrat et cent mécontents » et rien ne paraît ensuite plus injuste que de perdre cette charge.
Un spécialiste de la trahison affirmait à Napoléon Ier ° : « je ne vous trahirai jamais sans vous en avoir prévenu la veille ». Combien de ces ci-devant ministres ont-ils quitté le gouvernement pour un désaccord, comme l’avait fait M. Chevènement ?
En revanche, « l’ingratitude » de certains dirigeants syndicaux mérite un développement. Les parlementaires UMP qui avaient étouffé dans l’œuf toute tentative d’évaluation de « l’argent des syndicats » (Commission d’enquête parlementaire, rapporteur M. Perruchot) devaient-ils s’attendre à une reconnaissance ? Les raouts dans des restaurants étoilés,