Les 10 scenario de Saxo Bank en cas de victoire de Trump
Le peso mexicain plongerait
Il est bien connu que le sort du cours du peso mexicain est étroitement lié à l’élection présidentielle et pourrait chuter en cas de victoire du candidat républicain. Lorsque les révélations sur la pneumonie de Hillary Clinton ont été connues la seconde semaine de septembre, le peso mexicain a connu des variations inconsidérées (autour de 20.00).
Le rétablissement de cette dernière ainsi que sa performance dans les débats one-to-one, conjugués à l’incapacité de Trump à faire face, ont contribué à ramener la devise à un cours plus raisonnable (18.5), certes encore en dessous de son niveau d’avant l’été 2015, lorsque Trump annonçait sa candidature à l’élection présidentielle (le cours était alors de 15.50). La volonté de Trump de construire un mur pour empêcher les immigrants illégaux de traverser la frontière pourraient bénéficier à des entreprises comme le cimentier mexicain Cemex SAB ou encore Granite Construction, Tetra Tech, Caterpillar et Fluor salivating, mais il y aurait une chute directe et étroitement liée du peso mexicain si la victoire de Trump est confirmée le 9 novembre.
Combien de temps et dans quelle mesure ce plongeon aurait-il lieu? C’est la question que tout le monde se pose. Mais il est certain qu’il chuterait aux alentours de 20.00 à court terme avant de retrouver l’équilibre quelques mois plus tard, à l’image de la livre Sterling après l’annonce du Brexit.
2. Un saut à droite
Pas besoin de chercher bien loin pour comprendre que l’élection de Trump représenterait un grand virage à droite dans la politique intérieure américaine, qui aurait de larges répercussions sur la scène internationale. Les déclarations de Trump ont conduit les chinois, les mexicains, et les européens à se positionner contre lui au fur et à mesure que le protectionnisme gagnait du terrain.
En fait, il est difficile de trouver une seule nation qui n’ait pas eu de réactions répulsives face à Donald Trump, à l’exception curieuse de la Russie… Les Nations Unies continueront d’exister dans le cas d’une présidence de Trump. Mais son efficacité sera sûrement altérée en cas de victoire de Trump.
3. Les jours de Janet Yellen seront comptés
Janet Yellen a été prise entre deux feux entre Trump et Clinton et Trump a bien fait comprendre qu’il pensait que la Fed avait été utilisée comme un outil politique par le gouvernement. Le manque même de performances de Janet Yellen pourrait suffire à ce qu’à la fois Clinton et Trump gardent un oeil sur elle en 2018 lors de ses annonces, mais il est certain que Trump la sortira dès que l’occasion se présentera. Il est même fort probable que Trump veuille modifier le rôle même de la Fed.
4. Quitaly (le brexit à l’italienne)
Il est peut-être un peu simpliste de faire des parallèles entre le referendum italien prévu le 4 décembre et le vote du Brexit, si l’on considère que le premier porte sur la réforme constitutionnelle et non directement sur l’appartenance à l’UE. Une défaite du Oui porté par le premier ministre Matteo Renzi conduirait à une fragilisation de l’Europe et ainsi qu’à l’organisation d’élections qui pourraient être favorables au parti populiste 5 Stelle.
Une victoire de Trump nourrirait l’anti-establishment et laisserait entendre que tout est possible. La défaite de Renzi aurait l’effet d’un domino après le Brexit et mettrait davantage de pression sur Bruxelles qui essaie déjà de gérer le problème du UK.
5. Polarisation des media
Pour être clair, il s’agit moins de la liberté de la presse et davantage de la polarisation des informations aux Etats-Unis, qui conduit les votants à consommer de l’information qui nourrit automatiquement leus croyances et, c’est triste à dire, leurs préjugés. Fox News par exemple est bien connu pour mener une politique éditoriale, qui a en commun avec le message véhiculé par Trump. Et il y a peu de raisons que cela change en cas de victoire de Trump, ce serait même pire.
Ce pays qui à l’origine a tant contribué à la liberté de la presse, est devenu en quelques années la parodie d’un état communiste. Oui la liberté existe toujours sur le papier, mais les responsables de ces médias, de riches propriétaires souvent républicains, dictent une ligne de conduite cohérente avec le message du « parti ».
6. La fin des élections truquées
Le parallèle est assez drôle mais certains d’entre vous se souviendront du scandale des bulletins de vote autour du Brexit, largement dénoncés par les partisans du NON lorsque la victoire semblait leur échapper.
Trump a sorti le même lapin de son chapeau il y a deux semaines mais vous pouvez vous attendre à ce que ce soit étouffé s’il gagne les élections. On ne peut pas en vouloir à Trump de maintenir cet argument puisque cela a fonctionné pour UKIP et Farage a d’ailleurs été assez visible ces dernières semaines dans la campagne de Trump.
7. La fin d’une politique bipolaire des Etats-Unis
Le caractère catégorique du discours de Trump clarifierait ironiquement la politique des Etats-Unis. D’ailleurs, quel que soit le gagnant des élections, les discours ne seraient plus au status quo et une ère nouvelle dans la politique du pays pourrait démarrer.
8. Une amélioration des relations avec la Russie
De nombreuses spéculations existent entre les liens que nourrissent Donald Trump et Moscou. Nous n’allons pas ajouter de l’huile sur le feu, mais, au vu des déclarations répétées de Trump quant à son admiration pour le leader russe Vladimir Poutine et sa volonté de s’associer à la Russie contre la Syrie, il est fort à penser que les relations entre les deux pays seraient améliorées.
La Russie est bien évidemment très conservatrice et le caractère non prévisible de l’élection de Trump n’attire pas vraiment le Kremlin, mais Trump milite en la faveur de la réconciliation. Ce que personne n’imagine. Cela conduira aussi à une consolidation de la paire rouble-dollar si Trump lève les sanctions contre la Russie.
9. Le pétrole propulsé
La position anti-islam de Donald Trump est sans aucun doute le plus grand obstacle à la paix avec le Moyen-Orient et sa victoire pourrait procurer à Isis et Al-Qaeda, les raisons valables pour réactiver leurs organisations et reconcentrer leur attention sur les Etats-Unis comme ennemi numéro 1.
Si Trump durcit les contrôles concernant l’entrée des musulmans sur le territoire américain, l’impact sur le cours du barril s’en ressentirait immédiatement.
10. May et Merkel garderaient leurs distances
Assez dit. Aucune nécessité de développer davantage autour de ce thème.