Les affaires de Total en Birmanie
Accusés par des militants des droits de l’Homme de privilégier les profits au détriment des personnes, Les géants de l’énergie Total et Chevron ont annoncé qu’ils allaient suspendre certains de leurs paiements à l’armée du Myanmar.
Total a déclaré, dans un communiqué, que la décision de suspendre les paiements avait été prise à l’issue d’une réunion avec les actionnaires « à la lumière du contexte instable au Myanmar ».
Total, le principal actionnaire du projet avec un peu plus de 31 % des parts, Chevron qui en détient 28% ainsi que la société thaïlandaise PTTEP, exploitent le gazoduc de Yadana, qui appartient en partie à Myanmar Oil & Gas Enterprises, une entité contrôlée par le gouvernement. Ce gazoduc alimente en gaz des centrales électriques en Thaïlande. Il alimente également le marché intérieur du Myanmar.
C’est cette société qui va cesser de distribuer des dividendes, dont une partie allait à la junte birmane.
Dans un communiqué, Chevron a déclaré qu’elle condamnait les violations des droits de l’Homme au Myanmar. Le groupe de défense des droits de l’homme Justice for Myanmar – a salué la démarche mais a déclaré qu’elle n’allait pas assez loin…
Cette suspension des dividendes à la junte ne représente qu’une fraction des fonds provenant du pipeline.
La semaine dernière, les États-Unis, le Royaume-Uni et le Canada ont imposé de nouvelles sanctions à la junte militaire du Myanmar – mais jusqu’à présent, elles n’ont pas visé le secteur de l’énergie, de peur que cela ait des répercussions sur la population civile.
Hélène Samson
Anonyme
4.5