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Les associations de contribuables, les mal aimées de la presse locale.

Il faut en convenir, si une association de cyclistes, de boulistes, de folklore provençal, de rappeurs, ou toute autre, désire publier une annonce ou un compte rendu, la presse locale lui ouvrira ses colonnes sans difficulté. Elle remplit son rôle d’information à la satisfaction de l’association et de ses adhérents. Elle le fait d’autant plus volontiers qu’elle ne risque aucune controverse.
En revanche, lorsque surgit un différend entre « l’autorité » locale et une association de contribuables, et que ce différend ne peut plus être ignoré du public, la part respective que la presse réserve à la communication de l’une et de l’autre rappelle cette fiction nommée « jeu de l’ultimatum » décrite par Gérald Bronner (Le Point du 22 mai 2014).
« Ce jeu propose à deux sujets de se répartir une somme d’argent. Le premier joueur peut se servir à sa guise et prendre par exemple 99 % de cette somme pour lui. Le deuxième joueur, si la répartition ne lui convient pas, peut la refuser. Dans ce cas, les deux perdent tout ». Des centaines d’expérimentations montrent que les individus préfèrent tout perdre plutôt que d’accepter une part du bien qui leur paraît indigne ». Selon M. Bronner, « du point de vue de la pure rationalité ce n’est pas le bon choix, mais n’importe qui peut le comprendre ».
Ne pas accepter un « part indigne », c’est pourtant ce que décident les associations de contribuables, car elles ont désormais les moyens de refuser « l’ultimatum ». En effet, elles disposent de la « toile », des réseaux, des blogs, des courriels, des tweeters ou autres haut-parleurs, qui couvrent un lectorat infiniment plus important que celui de la presse locale, et cette dernière ne tirera que réprobation de son silence ou de son parti pris, si le différend est tranché en faveur des contribuables.
Nous admettons le fait que la presse locale soit contrainte à un minimum de docilité à l’égard du « pouvoir » en place, grand  dispensateur d’évènements, donc de pages noircies pour leur recension, grand dispensateur aussi de subsides constitués, à tout le moins, par les annonces légales. Nous savons aussi que la presse, courtisée ou crainte, est cependant un colosse fragile qui ne survit que grâce aux contribuables qui accordent directement 288 823 413 € par an aux 200 journaux les plus subventionnés.
A ce titre, la presse locale pourrait réserver quelque considération à ceux qui n’ont pour tort que celui d’avoir (presque) toujours raison. 
G.LEVY

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