Les Etats-Unis et l’épidémie de chômage
Le taux de chômage y a bondi à près de 15%, alors qu’il était en dessous de 4% depuis plusieurs années. Il est donc passé, en quelques semaines, de 3,5% à 14,7%, chiffré délivré vendredi.
La situation de l’emploi aux Etats-Unis s’est dégradée à vitesse grand V, la hausse est historique et Donald Trump se retrouve bien désarmé pour endiguer le fléau. Les secteurs des loisirs, de l’hôtellerie et de l’aérien sont les plus touchés. « C’était tout à fait attendu. Il n’y a pas de surprise ». Le président américain a choisi de dédramatiser. Que peut-il faire d’autre ?
De grandes entreprises continuent à annoncer des plans massifs de suppressions de postes alors que certains grands noms ont déjà déposé le bilan. Chesapeake Energy, dans le secteur pétrolier après Neiman Marcus ou J.Crew dans la distribution ont fait appel au fameux Chapitre 11, celui qui permet de restructurer ses dettes pour tenter de survivre.
Mais le chômage aux Etats-Unis n’a pas comme seule conséquence la perte de travail. Les salariés quittent aussi les avantages qui vont avec un emploi, et surtout la couverture maladie, bien précieuse dans le pays. Selon un analyste, « nous estimons qu’avec un taux de chômage de 20 %, environ 25 millions de personnes perdront leur couverture ». La moitié, environ, aurait le droit au dispositif Medicare pour les plus démunis. Une partie des autres resterait sans assurance et sans accès aux soins. Ce qui n’est pas de nature à encourager la baisse de l’épidémie de coronavirus outre Atlantique.
