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Les pasteurs s’enrichissent sur le dos des pauvres en Afrique

Le phénomène s’est développé au début des années 1970 avec le mouvement du Renouveau charismatique apparu au sein des Églises traditionnelles, décrypte l’abbé Gilbert Shimba dans les colonnes de Jeune Afrique. Les adeptes de ce courant, gagnés par les enseignements pentecôtistes, se sont détachés du catholicisme pour lancer des Églises dites de réveil. Le pasteur y occupe une place prépondérante dans la vie du fidèle : c’est lui qui sauve, et non plus les sacrements. » Cette tendance a pris de l’ampleur autour des années 1990, après l’échec des politiques d’ajustement structurel imposées par les institutions de Bretton Woods. La grogne sociale est à son comble, le peuple a perdu toute confiance en l’État et se tourne vers la religion. De nouvelles Églises se développent, issues à la fois de mouvements évangéliques, pentecôtistes, charismatiques et prophétiques.

Leur influence sans cesse grandissante dans la société n’échappe pas au radar des politiques. « Les pasteurs sont écoutés par leurs ouailles, drainent des foules, remplissent des stades : mieux vaut les avoir avec vous plutôt que contre vous », reconnaît un élu de Libreville. Ainsi, en fonction de leur ascendant, les leaders religieux sont plus ou moins courtisés par la classe politique. Il existe désormais les pasteurs proches du pouvoir et ceux de l’opposition.

Prolifération des églises : Le Gabon, un pays béni de Dieu ?

Leurs thèmes de prédilection sont la richesse, la guérison et la sorcellerie. Les promoteurs d’églises éveillées déclarent avoir pour mission d’enseigner la bonne nouvelle et d’aider le pays à lutter contre toute sorte de maux afin qu’il puisse jouir de sa bénédiction. «C’est une grâce que le Gabon ait autant d’églises. La parole de Dieu déclare heureuse la Nation dont l’Eternel est Dieu. Ces églises sont pour nous le signe de la prise de conscience. C’est une bénédiction pour le pays», déclare le pasteur de l’une de ces églises. Sans avoir eu un brillant parcours ou obtenu un diplôme de théologie, il a «décidé de tout abandonner» pour se «consacrer à l’œuvre de Dieu». Il vit de la dime, des offrandes et autres dons de ses fidèles.
«C’est là où le bât blesse», pensent certains. Pour ceux-ci, de nombreux pasteurs pratiquent davantage du business qu’ils ne font du pastorat. Pour augmenter leurs audiences voire leurs sphères d’influence, certains à défaut de disposer de médias, utilisent tous les canaux possibles pour atteindre leurs objectifs. Ceux qui, paradoxalement, croient aux féticheurs ou sorciers n’hésitent pas à les fréquenter en vue d’obtenir des amulettes du succès ou «la fameuse bague qui fait tomber des foules». Ceux qui peuvent disposer de tentacules s’infiltrent dans le système pour en tirer profit de quelques manières.

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