Les quartiers d’affaires sont-ils voués à disparaître?
Le télétravail est amené à perdurer et a changé à l’organisation du travail dans beaucoup d’entreprises. Acceptera-t-on encore demain, de s’entasser dans des métros, puis dans des bureaux et des restaurants d’entreprises, tous en même temps et tous les jours ? Certes, il y a le lien social qui, quoique en dise, est bien différent quand on travaille de chez soi mais le confort et l’épanouissement, en plus de la sécurité qui va de soi, va devenir la norme de cette nouvelle ère de travail post-Covid.
Alors les tours de La Défense vont-elles devoir se réinventer? Pour l’instant, les tours ont encore bonne cote. Saint Gobain vient tout juste d’inaugurer son nouveau siège, fait bien sûr, avec des matériaux dernier cri que commercialise l’entreprise de construction. Mais les 2700 salariés ont à peine eu le temps de s’y installer en février qu’ils ont dû déserter l’endroit pour raison sanitaire. Cette nouvelle tour compte 2500 postes pour 2700 salariés et seulement 10% de bureaux individuels, c’est-à-dire qu’elle prenait déjà en compte une organisation du travail avec des équipes en rotation sur le site, mais avec un ratio bien inférieur à ce qu’il est possible d’attendre à présent.
Trois autres grandes tours seront également inaugurées en 2020, et tout récemment, Total vient aussi de lancer son propre projet d’une nouvelle tour, la plus haute et la plus chère du quartier. Le projet devrait être livré d’ici 5 ans et est encore « totalement adaptable » selon les mots du communiqué.
N’empêche qu’il faudra bien rentabiliser. Ces nouvelles tours auront la particularité de pouvoir accueillir du public, en plus des salariés, dans des lieux communs comme des auditoriums, salles de réception, restaurants. Et si le quartier d’affaires devenait touristique?
Hélène Samson