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Liberland : « Vit Jedlicka n’est donc pas un utopiste, c’est bien un homme de communication, entièrement dévoué à son projet d’enclave ultra-libérale. »

 

 

Vit Jedlicka le président de la République libre du Liberland a effectué samedi 25 mars sa deuxième visite officielle en France. Où il a rencontré des représentants du Gouvernement Provisoire de l’Etat de Savoie et de l’Etat de Breitz (Bretagne). Car les Français sont nombreux dans l’organigramme, (on n’ose dire le gouvernement) de l’Etat: Le Vice-Président de la République Pierre-Louis Boitel ou encore Thierry André Laurent-Pellet, ministre de l’Economie sans compter les représentants en France (ambassadeurs): Noël Melet et Jean Louis Guenego.

 

L’homme ressemble à un banquier de la City ou à un président de Conseil d’administration, version Mitteleuropa , arborant au revers de son costume le drapeau jaune à bande noire de l’Etat dont il est le fondateur et son passeport made in Liberland dûment estampillé. Ce micro Etat  de 7 km2 , niché dans une île du Danube est né d’un vide juridique à la faveur d’un imbroglio  de tracé de frontières entre Croatie et Serbie. Passons sur ces questions de géopolitique et essayons de comprendre quelle est la légitimité de ce nouvel Etat et ce que révèle dessous des cartes.

Car par-delà l’opération de communication qui est menée de main de maître, il y a le « pourquoi? ».

Pourquoi cet entrepreneur prospère Tchèque de 34 ans  passe-t-il aujourd’hui sa vie dans les avions, parcourant le monde pour faire la tournée des institutions dans un processus de reconnaissance? Pourquoi s’est -il lancé dans une aventure aussi folle que de créer ex nihilo un Etat?

 

A priori, on est très loin de l’épopée romanesque d’Antoine de Tounens,  éphémère roi d’Araucanie et de Patagonie aux confins de l’Argentine et du Chili, immortalisé par Jean Raspail…. Pas non plus la réalisation fantasmée d’ un enfant  rêveur …

Donc pas trace d’un idéal utopique chez Vít Jedlička, qui  se réclame positivement de la pensée ultra-libérale de Frédéric Bastiat, économiste français  de la première moitié du XIX° siècle, grand pourfendeur de l’État cette « grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre au dépens de tout le monde ». Sacralisation de la propriété privée et rejet des structures étatiques. Il s’appuie également sur un courant minoritaire en économie, qui défend l’économie de marché, mais qui refuse la mathématisation de l’économie. C’est l’école dite autrichienne. Côté mœurs, on est carrément chez les libertariens: « Chez nous, un père pourra épouser son fils, et l’on pourra même se marier avec des animaux si on le souhaite ! « , a déclaré Pierre-Louis Boitel aux Echos.

 

Mais par-delà ces références, se dessine un projet plus concret. Car la reconnaissance politique de l’Etat n’est pas le but ultime. Quand nous avons demandé à Vit Jedlicka quels sont ses modèles, il répond: « Monaco, le Liechtenstein ou encore Hong Kong. » Soit trois paradis fiscaux. L’idée ultime semble en fait de créer une zone d’investissement reposant sur une crypto-monnaie appelée à Liberland: le Merit.

« La belle idée du Liberland ne serait-elle qu’une opération de marketing destinée à mettre sur orbite une énième « altcoin préminée » (sic) au profit d’un petit carré d’opportunistes ? » s’interroge le site Bitcoin .org. Traduisons: Liberland deviendrait un pôle de la finance mondiale, assurant la prospérité d’affairistes du monde entier? Une plate-forme financière s’adossant sur une monnaie virtuelle pour court-circuiter les institutions financières traditionnelles? Un « Hong-Kong  des Balkans » pour transactions dématérialisées?

Le Président joue en tout cas  sur l’image d’un paradis financier basé sur des projets immobiliers dont la brochure promotionnelle donne à voir des projections urbanistiques dignes dans leur démesure des buildings de Dubaï. Une projection du Liberland futur réalisée dans le cadre du concours «Liberland’s Architectural Competition» montre des constructions avant-gardistes assez délirantes.

Vit Jedlicka n’est donc pas un utopiste, c’est bien  un homme de communication, entièrement dévoué à son projet d’enclave ultra-libérale. Il se montre optimiste quant à l’avenir. Lui donnera-t-il raison?

Hermine de Neuville

Comments

  • Philippe Leménager
    mars 27, 2017

    L’ultralibéralisme est un épouvantail planté par les étatistes pour effrayer les moutontribuables.

    Qui est cette Hermine de Neuville ?
    D’où vient cet article au titre sensationnaliste pour effrayer les lecteurs face au libéralisme ?

  • Prince Bernard D'Austrasie
    avril 5, 2017

    Ce genre de paroles discrédites totalement le monde des micros nations.

    Triste

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