L’obésité : facteur aggravant qui pourrait être dévastateur
Une étude sur les comorbidités et publiée, le 9 avril, dans la revue Obesity, montre que les patients souffrant d’obésité ont sept fois plus de risques d’être placés sous ventilation que les malades avec un poids normal.
Exemple à Lille, près de la moitié (47,6 %) des patients admis en soin intensif était obèse, 28,2 % étant au stade obésité sévère. Et ce sont 85,7 % de ces derniers qui ont été mis sous ventilation, selon l’étude lilloise.
Cette étude ramène les projecteurs sur le problème de l’obésité.
Longtemps cantonnée aux pays développés, le surpoids et l’obésité touchent désormais 2,1 milliards de personnes, soit près de 30% de la population mondiale, dont plus de 62% dans des pays en développement,
L’Organisation Mondiale de la Santé définit l’obésité par un indice de masse corporelle L’indice de masse corporelle se calcule en faisant le rapport entre le poids (exprimé en kg) et la taille au carré (exprimée en mètres) : l’IMC d’un obèse est supérieur à 30, alors que le surpoids est défini par un indice de masse corporelle supérieur à 25. On parle d’obésité morbide pour un IMC au-delà de 40 .
En 2030, la moitié de la planète sera en surpoids si la tendance actuelle se confirme. Avec ses 160 millions de personnes concernées, les États-Unis sont le pays qui compte le plus de personnes obèses ou en surpoids dans le monde, devant la Chine, l’Inde, la Russie, le Brésil et le Mexique. Le problème aux USA touche un peu plus de 70% des hommes et près de 62% des femmes de plus de 20 ans, ainsi que 30% des enfants et adolescents.
« Je ne pense pas que la biologie humaine ait changé, c’est le type de nourriture et la fréquence des repas qui ont changé et aussi la manière dont nous mangeons », explique le docteur canadien Jason Fung, spécialiste du surpoids et du diabète.
Durant des décennies, le lobby du sucre finançait des études pour rejeter la faute sur le gras à propos du développement des maladies cardio-vasculaires Le sucre, substance peu coûteuse et addictive, est omniprésent dans notre alimentation, que ce soit dans les boissons ou dans les plats préparés .
Le pasteur Delman Coates a attaqué Coca-Cola pour publicité mensongère devant les tribunaux : « Je vois plus de gens mourir du sucre que de la criminalité », s’indigne-t-il. Au Mexique, la prise de conscience est manifeste : 73 % de la population est obèse ou en surpoids et chaque habitant consomme 137 litres de sodas par an, un record mondial ! Il faut dire que le litre d’eau y coûte parfois plus cher que 1 litre de soda. Au Chili, des taxes sur les sodas ont été adoptées, des logos d’alerte sont imposés sur des produits pour lesquels il est interdit de faire de la publicité.
Le combat n’est pas vain, il passe par la reprise du contrôle de notre corps et de notre assiette. Notamment les goûters de nos enfants . Un cocktail de sucre et de graisse que l’on retrouve fréquemment dans les biscuits préférés des enfants, « parce que les industriels y ajoutent beaucoup de gras et de sucre pour rendre leurs produits addictifs pour les enfants. Ajoutez à cela une boisson à base de jus concentré, de sucre et d’additifs, et c’est ce qu’il y a de pire sur le plan nutritionnel. Ces produits sont une bombe à retardement : les enfants y sont accros, et cela risque encore d’augmenter l’obésité chez les petits, et donner des générations d’adultes touchés par les conséquences de ce surpoids : diabète, maladies cardiovasculaires et cancer » énumère le nutritionniste.. « Ces biscuits sont ce qu’il y a de pire sur le plan nutritionnel : tous les produits testés sont notés D voire E, indique Olivier Andrault. Les Prince de Lu, ou les Savane de Brossard, sont aussi gras et sucrés qu’un beignet au chocolat. Et les biscuits fourrés Pepito Pockitos, notés E, sont encore pires : le sucre et les matières grasses représentent deux tiers de leur poids », avertit Olivier Andrault.
Ce constat dément donc le discours stigmatisant renvoyant à une responsabilité purement individuelle. Les données scientifiques sont très claires sur les rôles de l’alimentation ultra-transformée et des lobbies agro-alimentaires.
Dernièrement, en plein début d’épidémie de coronavirus, une célèbre pâte à tartiner figurait dans le top 5 des achats « de précaution » des Français, juste derrière les couches, l’essuie-tout, les pâtes et la farine… Un conseil : doucement sur le Nutella !
S de La Houssière
Cédric Leboussi
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