L’oeil de la femme à barbe présente Deux livres / deux expositions – Raâk et Claire Zuber
A l’occasion de la sortie de leurs livres respectifs, Raâk et Claire Zuber se partageront l’écrin de La Fabuloserie Paris, dont les clés sont confiées quinze jours à L’oeil de la femme à barbe, pour la deuxième année consécutive.
Nous connaissons tous le sourcier, qui avec sa baguette de coudrier recherche la présence de l’eau sous la terre. Mais comment appelle-t-on la personne qui déniche sur les plages des Côtes d’Armor des pierres roulées par les vagues et venues s’échouer sur la grève ? Comment appelle-t-on cette personne qui les manipule avec respect et amour, les interroge avec son pendule, comprend leur langage et leurs désirs profonds ? Comment s’appelle-t-elle, cette personne qui sait reconnaître le visage et le caractère présents dans la profondeur des granits et qui d’un coup de pinceau leur donnera la vie ? Cette personne s’appelle Raâk.
Ce nom un peu âpre et rugueux résonne comme un rocher qui éclate ; mais ne nous effrayons pas de ce fracas apparent. Raâk – enfant de la terre, de l’air et du feu – est un être doux et bienveillant, druidesse ou alchimiste selon son inspiration, magicienne à coup sûr, poète toujours. Elle est née en Bretagne ; et la Bretagne est le pays des enchanteurs, des druides et des fées… Sur tous les matériaux, elle imprime sa marque : elle dessine sur le sable, découpe des algues, pyrograve des poèmes sur des cageots, invente des livres-objets aux couvertures en terre cuite, crée des peuples de coquilles d’huîtres, d’os ou de galets, qu’elle photographie elle-même… Tout dans ses mains devient matière à rendre hommage à la nature et à la Terre Mère, à l’instinct primitif et aux éléments. Des présences de pierre qui font ce livre, Marie Gatard brosse le portrait universel et poétique, et nous raconte une histoire qui pourrait bien être la nôtre…
Collection L’oeuvre contée / 144 pages / 64 photos couleur / 21 x 21 cm / Souple avec rabats / 25€
– Annette André-Pillois, dite Raâk, est née en Bretagne en 1940. La découverte en 1976 du modelage de l’argile agit sur elle comme une véritable thérapie. Plus tard, elle s’initie à la cuisson raku. Depuis, elle utilise tous les supports naturels pour sa création : terre, pierres, bois, coquilles d’huîtres, algues, écorce… Tout dans ses mains devient poésie et matière à rendre hommage à la nature.
– Marie Gatard est née en 1932. La guerre lui enlève son père ; par sa mère, elle côtoie la création artistique d’après guerre. Elle travaille dans le cinéma, puis la grande presse (dont Paris Match), la presse scientifique ; a été rédactrice de dictionnaires encyclopédiques, écrit des scénarios pour la télévision, des pièces de théâtre… Elle est l’auteure de nombreux ouvrages sur l’histoire de la Résistance.
Entre 1997 et 1999, Claire Zuber peint à l’huile sur des cartes postales publicitaires, pour jouer avec la contrainte de « faire avec ce qui est déjà là ». 265 petits portraits voient ainsi le jour, sous le titre d’Instants choisis. En 2017, elle décide de récupérer les chutes de découpages – dans les journaux et magazines – de ses ateliers d’arts plastiques, ces rebuts et miettes, ces tous petits Morceaux qui tombent, avec lesquels elle compose des textes, toujours pour s’amuser avec la difficulté. 81 feuillets sur papier dessin sont donc réunis dans un coffret cartonné. En 2019, elle rencontre Ghislaine Verdier, L’oeil de la femme à barbe, à qui elle montre ses cartes peintes et son coffret de textes. En un rien de temps naît le projet du livre qui présentera la « colligraphie » originale et pour l’accompagner, une sélection parmi les portraits. Passée maîtresse dans l’art d’utiliser les restes et championne du recyclage, Claire Zuber nous livre une manière de « chorba littéraire », une « salade composée picturale » intrigante, réjouissante et interrogeante, que les surréalistes ne renieraient certainement pas.Collection Cadavres exquis / 184 pages / 40 photos couleur / 16,5 x 24 cm / Souple avec rabats / 25€ /Tout d’abord comédienne, Claire Zuber a été animatrice d’Ateliers Arno Stern, avant d’être art thérapeute, parallèlement à sa vie de plasticienne. À la fin des années 90, elle peint à l’huile et la figure humaine est son sujet central ; elle est également très inspirée par le théâtre et ses coulisses. En tant qu’art thérapeute, elle accompagne aujourd’hui des adultes en ateliers de psychothérapie à médiation artistique avec les arts plastiques et l’écriture.Contact :
L’oeil de la femme à barbe • Galerie nomade • Éditions d’art • https://loeildelafemmeabarbe.fr
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