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L’or africain : entre investissements sud-coréens et trafics nord-coréens, une nouvelle bataille géopolitique

Depuis plusieurs années, l’Afrique est devenue un terrain de rivalité pour les puissances étrangères en raison de ses immenses ressources naturelles, et l’or est l’une des plus convoitées. Alors que la Chine et la Russie dominent déjà largement le marché aurifère du continent, un nouvel acteur tente de se frayer une place : la Corée, à travers ses deux États aux approches bien distinctes.

La Corée du Sud, puissance économique en quête de diversification, multiplie les investissements dans les mines d’or africaines. Elle a renforcé ses relations avec des pays comme le Ghana, premier producteur d’or du continent, ainsi que le Mali et le Burkina Faso. Les grandes entreprises sud-coréennes, souvent en partenariat avec des sociétés locales, investissent dans l’extraction et le raffinage du métal précieux. En parallèle, la Banque de Corée augmente ses réserves d’or, cherchant à sécuriser ses approvisionnements face aux incertitudes des marchés mondiaux. Pour Séoul, l’or africain est une ressource stratégique permettant de réduire sa dépendance vis-à-vis des États-Unis et de l’Europe dans le secteur bancaire et technologique.

À l’opposé, la Corée du Nord, isolée par de lourdes sanctions internationales, opère dans l’ombre. Selon plusieurs rapports de l’ONU et d’organisations indépendantes, Pyongyang se procure illégalement de l’or africain via des circuits de contrebande. Des pays en proie aux conflits, comme le Soudan et la République centrafricaine, serviraient de bases à ces transactions clandestines. Grâce à des intermédiaires basés en Chine et en Russie, l’or nord-coréen est écoulé sur les marchés asiatiques, générant des devises essentielles au régime de Kim Jong-un. Une partie de ces fonds serait directement réinvestie dans son programme militaire, notamment pour financer son développement nucléaire et balistique.

Cette compétition autour de l’or africain illustre une fois de plus l’intensification des enjeux géopolitiques sur le continent. Tandis que la Corée du Sud mise sur des investissements officiels et des partenariats économiques, la Corée du Nord exploite les failles des systèmes de contrôle pour contourner les sanctions. Pour les pays africains, cette double approche pose un dilemme : accepter les investissements sud-coréens pour développer leurs économies ou risquer d’être impliqués dans des trafics illicites au profit d’un régime sanctionné par la communauté internationale.

Alors que l’Afrique cherche à mieux encadrer ses ressources naturelles, la présence croissante de la Corée dans le marché aurifère pose la question de la transparence et de la souveraineté des États sur leurs richesses. Entre commerce légal et marchés parallèles, l’or africain est devenu un nouvel enjeu stratégique sur l’échiquier mondial.

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