Macron président, pas de souci d’argent Par Simone Wapler
Neuf ans après la crise de 2008, la stabilité du système financier est assurée par les rachats d’obligations de la Banque centrale européenne. Des rachats de 80 Mds€ par mois, dont il est prévu qu’ils soient réduits à 60 Mds€ par mois.Rappelons le principe de cette mécanique bien huilée. M. Mario Draghi, en achetant des titres obligataires, fait croire à une demande qui n’existe pas. Du coup, les taux d’emprunt baissent alors que s’il n’y avait pas d’acheteurs ils monteraient.C’est ainsi que le rendement de votre épargne, celui de votre assurance-vie ou de vos livrets est écrasé par cet argent factice. C’est ainsi que les amis de Mario Draghi ou d’Emmanuel Macron peuvent emprunter pour pas cher pour se financer par la dette.Mais quels sont exactement les titres français qu’achète la BCE ? Pour le savoir, il faut suivre le labyrinthe technocratique de la BCE n°1 et n°2, puis celui de la Banque de France, pour pouvoir enfin télécharger la liste des titres en question.Muni d’une liste de codes ISIN ésotériques, il faut ensuite vérifier ce que signifie par exemple EU000A1G0BF3 ou FR0010466938.
Nos amies les banques trop grosses pour faire faillite
D’abord, pas de surprise, les titres en EUXXXXXXXX sont majoritairement ceux du MES (Mécanisme européen de stabilité) ou du FESF (Fonds européen de stabilité financière). Il s’agit de dette émise par les Etats de la Zone euro, dont la France, pour contribuer à sauver les banques de la Zone euro.Ensuite, on trouve classiquement de la dette de l’Etat français qui vit depuis 43 ans à crédit car nos impôts ne réussissent pas à financer notre merveilleux modèle social que le monde entier nous envie.
Notre bien-aimé Etat-providence et valeureux Etat stratège
Cela n’est pas encore suffisant : vous trouvez donc aussi sur la liste des achats de la BCE, des titres émis par la CADES (le trou de la Sécu), l’UNEDIC (le trou du chômage), le RFF (les rails du réseau ferré), la SNCF (éternelle déficitaire malgré coupure du RFF), la dette de la Région Ile de France (au fait, les Jeux olympiques, c’est quand ?), la dette de la Caisse des Dépôts et Consignation, celle de la Banque publique d’investissement (l’Etat sait mieux que nous repérer les technologies d’avenir) et, accrochez-vous bien, la dette émise par l’Agence Française du Développement (AFD) « au coeur du dispositif français de l’aide publique en faveur des pays en développement et de l’Outre-mer » (la charité avec l’argent que nous n’avons pas ?).Donc, tous les amis banquiers et pratiquants du capitalisme d’Etat de M. Emmanuel Macron sont bien arrosés, les « sans-dents » aussi, histoire qu’ils se tiennent bien tranquilles, et n’oublions pas un peu de corruption d’aide humanitaire dans les pays qui en ont besoin.Pour tout cela, rassurez-vous, l’argent ne manquera pas à l’avenir, les relations d’Emmanuel Macron y veilleront…
L’illusionniste du libéralisme
Mais, m’objecterez-vous, je vois le mal partout et Emmanuel Macron n’est-il pas l’homme qui propose de réduire l’impôt sur les sociétés à 25% et ramener la part des dépenses publiques à 50% de l’économie (nous en sommes actuellement à 57,5%) ?Certes mais « en même temps » pour employer l’expression fétiche de notre énarque, il souhaite « rester dans l’épure des 3% de déficit ».Ce déficit trouvera à se financer facilement. L’argent coulera à flots pour la Parasitocratie et votre épargne sera toujours massacrée par le soutien abusif de la Banque centrale européenne.Ne nous leurrons pas, la technique d’Emmanuel Macron est celle du brillant prestidigitateur. Vous savez bien que ce que vous voyez est une illusion, vous savez bien qu’il y a un truc et que dans la réalité ce n’est pas vrai — mais sur le moment, vous vous laissez prendre par la magie…
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