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Made in France : oui mais dans quoi ?

Si le credo du gouvernement semble désormais acté : relocalisation et réindustrialisation, il faut se demander dans quels secteurs et pour quels produits il est pertinent de se remettre à produire en France. Le cabinet PwC et le Conseil National des Achats se sont penchés sur la question et en ont publié les résultats.

 

113 catégories de produits « sensibles » et « à fort enjeu » de relocalisation ont été identifiées, dans 4 secteurs : santé/pharmacie, agroalimentaire, électrique et industrie manufacturière ; avec un montant total de 115 milliards de dollars (environ 5% du PIB). La criticité des produits, critère clé de l’étude, dépend d’une combinaison d’éléments :  localisation actuelle de production (en ou hors d’Europe), balance commerciale du secteur, équilibre du marché et état de concurrence.

Parmi ces produits, on distingue deux catégories :

  • les innovations dont il pourrait être pertinent de les avoir sur le territoire français. « La meilleure relocalisation, c’est de ne pas localiser à l’étranger les produits pour les nouveaux marchés » explique l’auteur de l’étude, Olivier Lluansi. Cela va de l’impression 3D métalliques, aux emballages recyclables ou robots chirurgiens.
  • les productions délocalisées à réimplanter en France. On retrouve dans cette catégorie beaucoup de molécules pour concevoir les médicaments.

 

De quoi dépendent les relocalisations ? Le coût du travail est un élément, mais il n’est pas le seul, sont aussi à prendre en compte “ les compétences disponibles, l’écosystème de fournisseurs, l’environnement réglementaire, le financement de l’investissement”

Dans certains cas, cela peut demander des processus longs. Si c’est possible à faire en France, ce serait pour l’instant plus cher, plus compliqué, ce qui signifie qu’il faut revoir toute la chaine d’approvisionnement, en trouvant des fournisseurs plus proches, et promouvoir l’attractivité. Baisser les impôts ? C’est une piste, mais pas l’essentiel, explique les auteurs. Il faut effectuer tout un « travail de granularité, voir les limites, les barrières, discuter avec les acteurs ».

A.Kersulec

 

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