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Mères porteuses : Utiliser des femmes en état de mort

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Dans une étude publiée en novembre dernier, une professeure de l’université d’Oslo, en Norvège, suggère de créer un dispositif similaire au don d’organes permettant aux femmes d’accepter que leur corps soit utilisé pour donner une chance aux couples sans enfant d’avoir un bébé.

L’idée affole déjà les réseaux sociaux. Une femme en état de mort cérébrale pourrait-elle bientôt permettre à des couples de donner naissance à un enfant ? C’est en tout cas l’idée lancée par Anna Smajdor, professeure agrégée de philosophie à l’université d’Oslo, en Norvège. Dans une étude publiée le 18 novembre dernier dans la revue scientifique Theoretical Medicine and Bioethics, l’universitaire suggère que les femmes en état de mort cérébrale pourraient être utilisées… comme mères porteuses après y avoir consenti au préalable, comme dans le cas d’un don d’organes.

Dans son étude, rapportée le 3 février dernier par le Daily Mail, Anna Smajdor indique qu’il s’agirait alors de placer des embryons dans l’utérus de ces femmes jusqu’à la naissance. « Les gens font souvent des dons en sachant que leurs organes seront donnés à ceux qui attendent une transplantation et, en théorie, la logique est la même », a souligné la professeure norvégienne.

La mort cérébrale est la perte irréversible de toutes les fonctions cérébrales, aussi bien des hémisphères cérébraux que du tronc cérébral, alors que la fonction cardio-circulatoire est maintenue. Elle concerne des patients généralement hospitalisés en services de réanimation et placés sous respiration artificielle. Les personnes concernées ne reprendront jamais conscience ou ne commenceront jamais à respirer par elles-mêmes. La mort cérébrale est à distinguer de l’état végétatif, où les patients montrent encore quelques signes de conscience et ont une chance de se rétablir car le tronc cérébral fonctionne encore.

La femme enceinte, un « conteneur fœtal » ?

L’auteur voit aussi comme un « avantage supplémentaire par rapport aux grossesses standards que la donneuse serait sous contrôle et surveillance médicale absolue ». Elle n’hésite pas d’ailleurs à considérer la grossesse et l’accouchement physiologiques comme étant des risques pour la femme vivante qui pourraient ainsi être évités.

Seul bémol pour Anna Smajdor à ce tableau fallacieusement idyllique, un argument qu’elle présente comme féministe : le risque d’aggraver, par cette technique, l’image de la femme enceinte comme étant un « conteneur fœtal »… et un pas de plus dans l’instrumentalisation des fonctions reproductives des femmes.

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