Montpellier: Mobilisation mardi 15 novembre à l’Université Paul Valéry
L’Université Paul Valéry, précurseur de la sélection illégale ?
Pourtant, la sélection illégale est pratiquée de plus en plus massivement par l’université Paul Valéry – Montpellier 3. Déjà, en novembre 2013, des quotas d’admission ont été mis en place en première année de Licence dans 6 filières (psychologie, AES, info-com, cinéma, arts plastiques et théâtre), ce qui n’a pas empêché l’université, lors de la rentrée 2015, de refuser un étudiant en première année de sociologie. Ce cas de sélection illégale, porté en justice par le SCUM, connaîtra son jugement le 6 décembre prochain. Au cours de l’été 2016, l’université Paul Valéry est allée encore plus loin en fixant arbitrairement des quotas d’inscription sur le logiciel « APB », et certaines filières ont même été tout bonnement supprimées du logiciel « APB » pour les étudiants en réinscription ! Ainsi, la direction de l’université Paul Valéry – Montpellier 3 n’hésite pas à se mettre dans l’illégalité la plus totale afin de mener une véritable politique de sélection sociale.
Des avancées grâce à la lutte
Dans cette université, après deux mois de lutte, le combat pour l’inscription des sans fac est en train de connaître son dénouement. Au cours de cette longue mobilisation, une belle solidarité s’est installée face à la politique illégale de sélection sociale opérée par l’université Paul Valéry. Les sans fac ont pu compter sur l’aide et le soutien sans faille du Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier (SCUM), seul syndicat étudiant à s’être vraiment impliqué dans cette lutte, qui symbolise le chemin qu’il reste à faire pour défendre les étudiants face à la tendance élitiste dont font preuve de plus en plus les apprentis patrons des facultés françaises.
Cette longue mobilisation en défense des étudiants précaires refusés par l’université a permis à près de 79% d’entre-eux d’obtenir leur inscription dans la filière de leur choix.
Aujourd’hui la sélection en Master, demain dans toutes les licences ?
La réussite de cette mobilisation n’occulte pas que de façon plus large, la lutte contre la sélection n’en est qu’à son commencement, puisque le 11 octobre, la sélection sur dossier pour l’entrée dans tous les Masters a été votée lors d’une séance du CNESER (Conseil National de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche). Cette instauration officielle de la sélection en Master se ferait, d’après les organisations ayant discrètement négocié avec le gouvernement (UNEF, FAGE et PDE côté étudiants, et SGEN-CFDT, UNSA et SNESUP-FSU côté enseignants), en échange d’un obscur droit « opposable » à la poursuite d’études. Or, en réalité, ce droit « opposable » est un véritable cadeau offert aux universités adeptes de la sélection, en les libérant de l’obligation d’inscrire dans un de leurs Master celles et ceux qui auront été refusés. Ainsi, ce sera au rectorat de proposer trois offres de poursuite d’études, sans aucune garantie que ces offres soient en adéquation avec le cursus et les vœux des étudiants. Ces derniers se verront ainsi relégués dans des « masters poubelle » développés par les universités pour les recalés de la sélection. Ainsi, cette légalisation de la sélection en Master va entraîner un développement exponentiel du nombre de formations de seconde zone pour les élèves étant passés sous les fourches caudines de la sélection, souvent les étudiants les plus précaires. L’aide à la mobilité vaguement évoquée ne rend pas pour autant plus acceptable les déplacements forcés des étudiants que cet accord va entraîner. Encore une fois, ce sont les étudiants les plus précaires qui paieront les pots cassés de ces mesures.
Mobilisation mardi 15 novembre à l’Université Paul Valéry
Mardi 15 novembre, la direction de l’université Paul Valéry – Montpellier 3 va profiter de ce contexte pour pérenniser, voire amplifier les mesures de sélection qu’elle applique déjà en première année de licence. En effet, il est prévu que les quotas d’accueil mis en place en 2013 soient revotés en CÉVU (Conseil des Études et de la Vie Universitaire). Il est à craindre que par cette manœuvre, le président de l’université, Patrick Gilli, ne cherche en réalité qu’à donner une couverture démocratique aux quotas d’accueil déjà mis en place arbitrairement dans toutes les filières durant l’été 2016 sur le logiciel d’inscription « Admission Post Bac ».
La mobilisation de la rentrée 2016 pour l’inscription des sans fac l’a démontré avec brio, c’est par la lutte que nous pourrons contrer les politiques de sélection sociale à l’université.
Contre la sélection, que ce soit celle illégalement pratiquée par la direction de l’université Paul Valéry – Montpellier 3, comme celle décidée par le gouvernement à l’entrée en Master, nous appelons à un rassemblement, mardi 15 novembre à partir de 11h30, devant la Bibliothèque Universitaire de l’Université Paul Valéry.