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Moscou, Kiev et Ankara débouchent sur un accord céréalier à Istanbul

Des négociations sur l’exportation de céréales ukrainiennes depuis la partie de la mer Noire contrôlée par l’armée ukrainienne se sont déroulées à Istanbul. Des délégations militaires de la Russie, de la Turquie et de l’Ukraine ainsi que des représentants de l’ONU étaient venus à Istanbul afin d’évoquer la crise alimentaire. 

Alors quel est concrètement le fond des accords prévus? 

Des céréales se sont accumulées dans les ports ukrainiens depuis le 24 févier. Selon l’ONU, près de 4,5 millions de tonnes de produit attendent leur départ en Ukraine. Cependant, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a parlé de 20 millions de tonnes de céréales bloquées, tandis que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a surenchéri avec 25 millions de tonnes. 

D’après les politiques occidentaux, la Russie empêche les livraisons de céréales ukrainiennes sur les marchés mondiaux. Toutefois, Moscou réfute catégoriquement de telles accusations. Comme l’a souligné le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, l’Ukraine a elle-même miné ses ports via lesquels le transport aurait pu être effectué. 

Comme l’a rapporté le ministre turc de la Défense Hulusi Akar, la rencontre, « qui s’est déroulée dans une atmosphère positive et constructive », a permis de convenir des principales questions techniques telles que la création d’un centre de coordination à Istanbul avec la présence des représentants de toutes les parties, le contrôle conjoint de la situation des navires dans les ports de départ et d’arrivée ainsi que la garantie d’une navigation sûre. 

Il a été également décidé que les délégations russe et ukrainienne devaient se rencontrer de nouveau en Turquie la semaine prochaine où les documents convenus devraient être définitivement signés, espère Ankara. D’après la partie turque, ces efforts permettront de réduire la gravité de la crise alimentaire mondiale qui se développe actuellement, et la Turquie compte poursuivre le travail pour régler ces problèmes. 

De son côté, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a qualifié les pourparlers d’Istanbul de « lueur d’espoir ». « Nous avons assisté à Istanbul à un pas important vers la garantie d’une exportation sûre et fiable de vivres d’Ukraine via la mer Noire », a-t-il déclaré. Et de souligner qu’un « plus grand travail technique serait nécessaire pour mettre en œuvre le progrès accompli aujourd’hui ». 

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé qu’un « certain progrès » avait été atteint aux négociations d’Istanbul. « Ce n’est pas seulement notre pays, c’est le monde entier qui a besoin d’un succès dans cette histoire. Cela atténuerait la crise alimentaire. Nous conviendrons prochainement des détails avec le secrétaire général de l’ONU », a indiqué le chef de l’État ukrainien sur sa chaîne Telegram. 

Sachant que selon les sources de Reuters et du Wall Street Journal, l’éventuel accord sur les céréales inclut un déminage partiel et un cessez-le-feu local. « Les céréales peuvent être exportées à partir de trois ports ukrainiens par des convois accompagnés de navires ukrainiens avec un cessez-le-feu dans ses limites géographiques et un déminage partiel », écrit le WSJ. Des sources rapportent également que l’armée turque avec le soutien de l’Otan vérifiera les navires arrivant dans les ports ukrainiens afin de dissiper les craintes de la Russie concernant un éventuel trafic d’armes. 

En outre, les accords prévoient la mise en place d’une zone de sécurité pour vérifier les navires à proximité immédiate des eaux territoriales ukrainiennes et non dans les ports. Et d’après la source, « il n’existe pas d’obstacles significatifs à la signature d’un accord sur l’exportation de céréales en mer Noire, il reste des détails techniques, toutes les parties sont disposées à ce que le mécanisme commence à fonctionner ». 

La Russie est disposée à la réalisation de l’accord céréalier. Moscou a rappelé plusieurs fois qu’il ne s’opposait pas à l’exportation de céréales d’Ukraine, et que les navires de céréales pourraient quitter les ports sans problème si Kiev les déminait. Cela a été dit plusieurs fois au plus haut niveau. 

Plus tôt, le président russe Vladimir Poutine avait pointé à différentes reprises qu’en déstabilisant la production mondiale de produits agricoles et en décrétant des restrictions sur les livraisons d’engrais russes et biélorusses, l’Occident complique les exportations de céréales sur les marchés mondiaux. 

« J’ai déjà déclaré plusieurs fois publiquement et je voudrais encore souligner que la Russie n’empêche par l’exportation de céréales ukrainiennes depuis le territoire de ce pays et qu’elle est prête à assurer un passage libre de navires de céréales dans les eaux internationales, à condition que les militaires ukrainiens déminent les ports de déchargement et les eaux environnantes », a dit le chef de l’État russe. 

Le Kremlin s’attend à la poursuite des négociations sur les céréales ukrainiennes prochainement.

L’information obtenue à partir de sources ouvertes

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