Naissance d’un parti « libéral conservateur » ? Par Etienne Lierre
L’élection d’Emmanuel Macron vient d’être annoncée et clôture quelques six mois d’une campagne inédite et digne du pire des romans de politique fiction. Il me semble d’ailleurs que ce n’est pas tant sa victoire que la défaite de tous les autres, un peu comme pour Chirac en 2002. A commencer bien sûr par l’immense défaite de « la droite » qui a réussi à perdre très largement une élection qui lui était servie sur un plateau d’argent – enfin, l’argent a surtout été servi au vainqueur de la primaire.
La droite ne disparaît pas vraiment, car bien évidemment ses électeurs sont toujours là. Et ils sont frustrés comme jamais, eux qui se sont largement retenus d’aller voter. Frustrés en série, de plus. Frustrés au second tour, frustrés pendant le Penelopegate, frustrés avant la primaire, surtout.
Car à voir combien les « libéraux » se sont agités, on peut penser que la grande frustration ainsi cumulée de la droite, c’est de ne pas avoir pu conduire un candidat explicitement libéral au bout.
Dès lors, et d’ailleurs Marine ne s’y trompe pas qui a déjà annoncé une refonte du FN, il semble évident que la chance politique des « libéraux » se présente de manière unique comme conséquence de ces chambardements. Enfin, se disent-ils sans doute, quelqu’un aura-t-il compris que ce n’est pas en refusant d’être clairement à droite et clairement pour la liberté que les « républicains » trouveront bonne grâce aux yeux de cette majorité dormante qui porte pourtant le pays…
Reste à voir si les appareils sauront voir l’opportunité, ou continuer à écoper un bateau dont la coque de noix fuit désormais de partout. Alors qui va tenter l’aventure ? Le FN ? Très improbable, ils viennent de bien trop loin à gauche, ce serait pour le coup une petite révolution. Le PLD ? Ce serait pour ce groupe en déclin l’occasion d’enfin rappeler que la liberté reste le premier mot de notre devise et de se positionner en « think tank » ou en leader d’opinion. Mais seront-ils crédibles ?
On peut donc penser que le plus probable demeure un scénario de reconstitution de la droite autour des organes classiques et rodés, mais autour de cadres jeunes, renouvelés, osant la nouveauté et donc osant rappeler que ce qui a fait gagner la primaire, ce fut la liberté, qu’ils appellent eux aussi de leurs vœux. On peut donc faire le pari de l’arrivée très prochaine sur l’échiquier, peut-être même pour les législatives, d’un nouveau parti plus ou moins libéral conservateur.
Finis la Républicains morts-nés, voilà qu’arrive le Parti Libéral, ou mieux, pour éviter la confusion progressiste, le Parti de la Liberté. Avec à sa tête un libéral classique authentique. On en rêve déjà.
