Nouveaux quartiers, écoles en préfabriqué, piscines démontables, Juppé nous livre une ville en kit, une sorte de Legoland gigantesque.
Après les écoles en préfabriqué pour nos enfants et ceux des néo bordelais, voici maintenant venu le temps des piscines démontables pour remplacer celles qui ferment sur la métropole les unes après les autres.
C’est bien la confirmation de ce que je souligne depuis des années – le choix d’une municipalité qui a préféré le tape à l’œil aux réels besoins des habitants.
Avec l’effondrement progressif des équipements publics existants et le manque d’équipements nouveaux nécessaires à une augmentation de population sans précédent à Bordeaux, le Maire nous démontre son manque de vision et d’anticipation. Pourtant il rentre dans sa 22 e année de pouvoir.
Pour nous le moment est venu de payer l’addition de ces choix dispendieux et peu maitrisés, comme, entre autres les dépassements des budgets de la cité du vin, du grand stade, etc.
Pour la stratégie du présidentiable Alain Juppé, Il fallait bien développer des actions fortement visibles de l’extérieur. Il fallait bien lui donner l’image d’un grand maire bâtisseur, quitte à laisser de côté les équipements publics du quotidien.
Alors qu’il pensait être Président de la République, le Maire de Bordeaux aurait laissé volontiers à ses successeurs le soin de gérer le délitement progressif de la vraie vie des bordelaises et des bordelais.
Mais le scénario n’a pas fonctionné et voici notre Maire devant la dure réalité de ses choix, avec des finances municipales exsangues.
Pour ses ambitions nationales Alain Juppé a choisi d’être le Maire du « Packaging » – Le Maire du contenant plutôt que le Maire du contenu. En quelque sorte la technique de marketing du marchand de lessive – le paquet change, mais la poudre qui est dedans est la même, en plus, ici elle s’est éventée !
A ce rythme, dans quelques années, il ne restera plus derrière le miroir d’eau, les quais ravalés, le pont, le stade et la cité du vin, qu’une ville en kit, une sorte de Legoland gigantesque.
Certains ont peur de la « gentrification » de notre ville, je pense que nous devrions plutôt avoir peur de sa Paupérisation.
Philippe Dorthe. Le 10 février 2017