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Observatoire de la production audiovisuelle et cinématographique : retour sur l’année 2014 et perspectives 2015 – 2016

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L’étude présentée ce mardi 19 avril a été menée conjointement par la Commission du Film d’Ile-de-France présidée par Pierre-Yves Bournazel et dirigée par Olivier-René Veillon ainsi que le Groupe Audiens dirigé par Patrick Bézier. 

 

Le cinéma français a largement délocalisé, mais l’emploi s’est maintenu en 2014

L’année 2014 a été marquée par une quasi stabilité des effectifs, notamment pour les emplois permanents (19 408) et par une légère baisse des emplois intermittents. Dans les entreprises situées en Ile-de-France, l’emploi permanent n’a cessé de croître depuis dix ans (à l’exception de l’année 2009), avec la création de 5 000 nouveaux postes permanents sur la période. La structure interne de l’emploi permanent audiovisuel et cinématographique francilien par ailleurs se renforce avec une forte augmentation des CDI (+ 8 %) par rapport aux CDD.

Ces résultats 2014 sont d’autant plus remarquables qu’ils se situent dans un contexte très défavorable, avec une forte baisse des investissements (-21,7 %) dans le cinéma français (films d’initiative française). La conséquence aurait dû être une forte baisse de l’activité et une nette dégradation de l’emploi, d’autant que la baisse des investissements s’est accompagnée d’un mouvement croissant de délocalisation du cinéma français sur les deux années 2014 et 2015, l’évolution des taux de délocalisation suivant le montant des devis, et conduisant en 2015 à un taux de délocalisation de 74 % pour les films de plus de 10 M€ (source FICAM). Le film Les Visiteurs 3 est très symptomatique à cet égard. Son budget supérieur à 20 M€ a été entièrement délocalisée.

Patrimoine, excellence des savoir-faire français et crédit d’impôt : la formule gagnante des tournages internationaux

Le maintien de l’emploi en Ile-de-France s’explique essentiellement par l’apport de la production internationale avec les effets conjugués de l’attractivité des sites de tournage franciliens, de la reconnaissance mondiale de la filière 3D, de l’impact du crédit d’impôt international et de l’action de promotion internationale de la commission du film d’Ile-de-France.

Les meilleurs exemples de cette année remarquable sont autant les 140 jours de tournages à Versailles avec notamment deux long-métrages, un américain The Moon and the Sun et un japonais Le Château de la reine, et le tournage de la plus ambitieuse série internationale engagée en France, Versailles,  dont le pari est de mettre en scène les lieux mêmes comme personnages de l’histoire.

Mais aussi, dans un tout autre cadre le tournage de Hunger Games à Ivry-sur-Seine et Noisy-le-Grand notamment, sans oublier la poursuite de la production de long-métrages d’animation au succès majeur, notamment Minions, chez Illumination Mc Guff  qui a donné au studio plus que centenaire Universal le film le plus rentable de toute son histoire.

2015, le retour de la croissance

En 2015 la reprise de la croissance de l’emploi est rendue possible par l’émergence d’entreprises nouvelles et par la relance des investissements dans le cinéma français, qui renoue enfin, avec la croissance, après quatre années de baisse. Croissance marquée de 28,1 % mais qui s’accompagne par une croissance non moins marquée des délocalisations qui devrait limiter l’impact de cette reprise des investissements sur l’emploi.

Des prévisions qui s’annoncent excellentes pour 2016 grâce à l’amélioration des crédits d’impôt national et international

Tout indique que 2016 sera l’année d’une très forte croissance de l’activité et de l’emploi par le double effet de la relocalisation de la production française sur son territoire grâce à la mise en place d’un crédit d’impôt national attractif (30 %) et de l’augmentation des tournages étrangers et des prestations 3D et effets visuels, dans le prolongement des succès déjà rencontrés, grâce à l’amélioration du crédit d’impôt international , dont le taux de 30 % le rend très compétitif par rapport aux dispositifs concurrents.

Les productions internationales agréées par le CNC au premier trimestre se situent déjà au même niveau que celles agrées sur toute l’année dernière. Même si la concurrence internationale ne cesse elle-même de se renforcer, les atouts spécifiques de la Région Île-de-France, sa politique de promotion et d’accueil des tournages, avec un crédit d’impôt international efficace, laisse augurer en 2016 une croissance à deux chiffres.

Pour Olivier-René Veillon, Directeur de la Commission du film d’Île-de-France : « la consolidation de l’activité et de l’emploi en 2014 dans un contexte difficile est un bon indicateur de la croissance à venir dans un contexte mieux orienté en 2015 et extrêmement favorable en 2016. »

Patrick Bézier, Directeur général d’Audiens : « Saluons les pouvoirs publics qui ont pris conscience de l’importance de donner des conditions d’exercice favorables à nos professionnels. Plus que jamais, Audiens est aux côtés de ceux nous font rêver et œuvrent à faire rayonner la création française.»

 

Le champ de l’étude :

Le champ de l’étude ne comprend que les entreprises participant et contribuant à l’activité de production audiovisuelle et cinématographique (production, prestation).

Ont été exclues les activités de diffusion audiovisuelle, de distribution et d’exploitation cinématographique ainsi que tous les services à la production (restauration, construction de décors, aménagement de plateaux, préparation de tournages extérieurs, services exceptionnels, etc.….) qui ne sont pas cotisantes au Groupe Audiens.

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