Opéra de Montpellier : des femmes prostituées en plein chœur
Ce jeudi 16 février, elles sont huit. Des femmes africaines, essentiellement des Nigérianes, sur la scène de la très belle salle Molière de l’Opéra Comédie de Montpellier. Elles sont prostituées, suivies par l’association le Mouvement du Nid, et elles participent avec un enthousiasme débordant à l’atelier hebdomadaire de chant qui est proposé depuis deux ans, tous les jeudis après-midi.
La séance commence avec des vocalises, sous la direction de Noëlle Thibon Gokelaere, cheffe de chœur à l’Opéra-Orchestre national et professeur au Conservatoire. Enjouée et bienveillante mais elle considère ces femmes comme de vraies élèves et leur apprend à être techniques et précises dans leur chant.
Ne pas être dans la compassion
Elle met un point d’honneur à ne rien leur demander sur leur parcours, sans pour autant que ce soit lié à un quelconque tabou . « J’ai envie de garder une distance professionnelle. Je ne veux pas connaître leur histoire dans le détail sinon je vais être dans la compassion, dans un autre sentiment. Je reste la cheffe de chœur, elles restent les choristes et c’est ce que j’ai envie de leur apporter : un sas de décompression pendant une heure et demie ».