PARIS : Air Parif confirme la présence de sulfates dans la composition chimique des particules respirées à Paris fin novembre, témoin d’une pollution importée.
En décembre dernier, votre serviteur était cloué au pilori pour avoir osé formuler l’hypothèse qu’une partie de la pollution provenait des centrales à charbons allemandes.
Cela n’avait pas du tout plu aux meilleurs « fact-checkers » du journal Le Monde et de France Info qui s’étaient empressés de nous expliquer à tous « pourquoi c’est faux » en s’appuyant notamment sur un excellent rapport d’Air Parif sur l’origine des particules publié en 2011 (avec des données collectées entre Septembre 2009 à Septembre 2010) pour démontrer que cette vague de pollution fin 2016 n’avait rien à voir avec les centrales à charbon allemandes:
« Selon Airparif, la grande majorité (44 %) de la pollution observée près des axes routiers de l’agglomération parisienne a une origine locale, 17 % proviennent de l’agglomération et 39 % de la région ou des pays voisins. La proportion est différente lorsqu’on s’éloigne du trafic (32 % de source locale, 68 % d’ailleurs). Toutefois, plus d’un tiers des Franciliens vivent près d’un axe routier »
Appliquer des moyennes annuelles (datant de 2009) à un phénomène ponctuel (se produisant 7 années plus tard) ne me semblant pas relever des pratiques « scientifiques » les plus rigoureuses, je prenais le parti de tourner leur argumentation en dérision en leur rappelant que leur métier était bien d’informer la population et non l’inverse.
« Comment? Il a osé répondre à notre argument d’autorité d’appliquer une moyenne annuelle datant de 2009 à un phénomène ponctuel en 2016? Désolé mais il va falloir que tu décroches ton téléphone et appelles Air Parif pour faire ton boulot de journaliste (de vérification de l’information) au lieu de simplement copier/coller un article datant de mars 2014 (ou un tweet) »
Telle a du être la réaction de la rédaction des Décodeurs du Monde, piquée au vifs par le fait qu’un ingénieur sache lire l’orientation du vent (qui est disponible toutes les 3h en n’importe quel point de la planète). Je reconnais cependant que la pratique de la voile depuis mon plus jeune âge m’a probablement aidé dans cette entreprise périlleuse réservée jusque-là aux seuls thésards en météorologie, qui n’était pas ma spécialité lors de mes études au MIT.
Sitôt dit sitôt fait – Le Monde avait réussi à joindre Air Parif et tenait enfin son argument d’autorité:
« Les centrales thermiques produisent des particules soufrées, explique Karine Léger, porte-parole d’Airparif. Or, il y en avait très peu pendant cet épisode de pollution, seulement des traces.»