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Directrice du Château de La Tourlandry, même du conseil d’administration de la RATP de 2018 à 2020 après avoir siégé 4 ans au Conseil National du Numérique pour représenter les territoires.
Elle était récemment encore Vice-présidente du Medef est-Parisien et élue locale de Saint-Maur-des-Fossés dans le Val de Marne. Ancienne présidente de la commission numérique pour l’Association des Maires d’Ile-de-France

Vous dirigez un magnifique château situé au cœur des Mauges, le château de La Tourlandry. Le tourisme est-il durement touché par la pandémie ?

Absolument, il y a eu un réel intérêt des Français prêt à passer des vacances dans notre région puis des annulations du fait des conditions imposées. Il y a donc des difficultés et des inquiétudes sur la saison touristique. L’incertitude des reports pose le problème du remplissage et donc du chiffre d’affaires réel dans les mois à venir. Une enquête aura lieu de nouveau fin avril pour suivre la situation. On constate une forte incertitude sur l’évolution de la crise et les conditions qui seront imposées aux entreprises lors du déconfinement souvent confrontées au chômage partiel, le recrutement des saisonniers en attente. Pour ce qui concerne le château de La Tourlandry, nous avons décidé d’utiliser cette période pour continuer d’embellir le site.
Le confinement nous permet d’entamer la reforestation du domaine; nous  préparons le futur parc forestier sur 1,7 hectares.

Quels autres enseignements tirez-vous de la crise actuelle ?

Ce qui m’a frappé aussi, c’est l’extraordinaire solidarité à l’échelle locale. Comme il n’y avait plus de clientèle internationale, il a fallu se réinventer, une dynamique est à l’œuvre au niveau local, les mises en relations des partenaires de proximité vont bon train. J’ai lancé des partenariats avec des restaurateurs, on est passé par une phase d’identification puis les responsables de la communauté de commune Mauges communauté ont dressé une cartographie des acteurs. Je félicite à ce titre OsezMAugeS qui a eu cette fabuleuse idée. Ainsi, nous savons à qui nous adresser pour nous approvisionner pour des repas et fournir les clients qui viendraient en chambres d’hôtes.
Ces producteurs locaux sont nombreux et d’excellente qualité.
Je citerais par exemple Resto Calme qui livre sur réservation des plats chauds ou bien le bon pique-nique, une plateforme numérique capable de fournir des pique-niques dans différentes régions de France, c’est une riche idée.
De ce fait, dans le magnifique parc du château de La Tourlandry, nos invités ont la possibilité de déjeuner sur l’herbe et les repas sont adaptés. Ici, vous pouvez par exemple déguster « le pique-nique Napoléon », un panier avec de la salade de rillauds entre autres car Napoléon adorait cela.

Parmi les producteurs locaux, figure aussi la maison « Les cerfs de la Fardellière » qui non seulement permettent une visite du parc aux cerfs, mais par ailleurs livrent de la viande. On a redécouvert des voisins formidables et c’est une véritable chaîne locale d’approvisionnement qui se consolide.

Votre domaine est un bijou en termes de patrimoine, mais la science a ses entrées aussi ?

Le Château comporte une exposition permanente de l’histoire des sciences et techniques !
Élégamment rénovés, le château et ses extérieurs vous promettent un moment d’évasion au cœur du Second Empire, mais la visite pour les clients des chambres d’hôte est aussi l’occasion d’enrichir vos connaissances scientifiques grâce à son exposition permanente sur les sciences et techniques du XIXe à nos jours. Il y a un salon Jules Verne, un autre dédié à Edmond Becquerel, un autre à Ada Lovelace, l’une des femmes pionnières en matière de numérique.
Moi qui prône l’usage du numérique depuis des années, je me souviens de ceux qui étaient sceptiques il y a un an. Sur le sujet du télétravail, nombreux étaient ceux qui s’insurgeaient contre cette pratique, notamment du côté syndical. Des peurs se faisaient jour et les administrations n’étaient pas en pointe sur cette thématique. Avec la pandémie, il y a une explosion du télétravail. Nous avons tout de suite proposé un espace de coworking au château de La Tourlandry. Imaginez : travailler dans un espace connecté avec des prises partout et sur un site de 3 hectares et vue sur un parc, il y a de quoi rêver. Les mêmes personnes qui doutaient il y a un an sont emballées. Quel progrès a été fait, c’est fou ! Il y a eu une véritable acculturation au numérique, une appropriation de l’outil, mais le travail n’est pas fini.

Hélène Samson