Peut-on céder son entreprise à ses salariés ?
La transmission d’une entreprise est toujours l’occasion d’une vive réflexion de son dirigeant. Que privilégier ? Le pactole de départ, pour s’assurer une retraite paisible ou un projet qui pérennise à coup sûr les emplois créés.
Un dirigeant a choisi de faire confiance à ses salariés. Nameshield, le « bouclier des marques », est une entreprise experte en protection et valorisation des marques et qui gèrent les noms et domaines. L’entreprise a été créée il y a 26 ans et compte aujourd’hui 80 salariés. Le fondateur, Jean-Paul Béchu, arrivé à l’âge de la retraite a choisi une voie hors du commun pour son entreprise : celle de la céder à ses salariés. Non pas un salarié ou seulement un petit groupe, mais la totalité des salariés en sont aujourd’hui actionnaires.
Bien sûr, il faut savoir que les valorisations sur lesquelles les salariés ont acquis les parts de leur entreprise n’ont rien à voir avec l’argent qu’aurait pu mettre un fonds d’investissement sur la table. Plusieurs motivations à cela :
La première est une raison stratégique, souverainiste. C’est d’agir en faveur d’un numérique français : éviter que les datas détenues par Nameshield ne tombent entre des mains étrangères…
La seconde est de permettre à ses collaborateurs d’inventer un nouveau projet d’entreprise, leur projet, pour répondre et s’adapter aux besoins de la société de demain. Un esprit de responsabilisation.
Jean-Paul Béchu le confesse, ce qui a aussi motivé sa décision, c’est aussi sa foi chrétienne et sa volonté de ne pas abandonner ceux qui ont contribué à son succès.
Hélène Samson
