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PLAIDOYER POUR L’HUMANIMALITE

On ne saurait dissocier plus longtemps « protection animale » et « protection humaine ». Toutes les protections sont légitimes et doivent inspirer le même respect. Elles forment la protection du Vivant, ce que j’appelle l’HUMANIMALITE.
La conséquence est que toutes les protections doivent bénéficier de la même attention et disposer, chacune, des moyens appropriés pour fonctionner correctement. Ce n’est pas le cas, et je ne prendrai ici qu’un seul exemple : celui des refuges animaliers.
Ces refuges sont, pour beaucoup, au bord de l’asphyxie. Il faut rappeler que ces institutions associatives privées vivent essentiellement de dons et de legs, et du modeste produit des adoptions. Ils ont bénéficié ces dernières années de l’apport des « emplois aidés » qui s’accompagnaient d’aides sur salaires, pouvant représenter 15 à 20 % du budget de fonctionnement. La suppression brutale de ces emplois pose clairement le devenir de certains refuges aujourd’hui.
Nous n’entrerons pas ici dans l’étude des « rustines » nécessaires et urgentes pour résoudre momentanément ce problème. Il faut élever le débat, en redessinant une autre manière d’assurer la protection animale, et d’abord des animaux de compagnie, dans ce pays.
Nous donnerons ici quelques pistes. Il faut d’urgence mettre en place un « service public de la protection animale » (sur le modèle de l’aide sociale à l’enfance), par la création d’institutions publiques, de type internats par exemple, pour accueillir les animaux abandonnés, errants ou maltraités. Ces animaux, en effet, ont droit à un hébergement, comme, bien entendu, les humains dans la détresse. Une telle mission de protection sera confiée aux conseils départementaux (avec soutien financier des conseils régionaux). La tutelle sera exercée par le Ministère des Droits des Animaux – MDA – (à créer), et plus précisément par la Direction de la protection des animaux de compagnie. Bien évidemment, les structures privées actuelles (refuges), qui se verront attribuer le statut d’établissement d’intérêt public, seront, quant à elles, subventionnées par l’Etat, via le MDA. Il faut, dans le même temps, imaginer un « accueil provisoire » des animaux de personnes qui, notamment pour raisons de santé nécessitant une hospitalisation prolongée, ne sont plus momentanément en mesure de s’occuper de leur animal. Il faut imaginer enfin un « accueil de jour » pour les animaux des personnes devant effectuer une démarche importante de quelques heures, et ne bénéficiant pas de voisins pour accomplir cette garde.
Enfin, il faut faire voter au plus vite « une loi française de protection des animaux, surtout de compagnie », comportant les 25 articles suivants :

ARTICLE 1 : Suppression du droit de mort sur les animaux de compagnie. Tout animal a droit à une existence digne et non-abrégée arbitrairement. Traitement digne et respectueux des animaux d’élevage. Disparition progressive de l’élevage en batterie ainsi que des fermes industrielles de grande taille.
ARTICLE 2 : Interdiction des euthanasies dites « de confort » pratiquées légalement par les fourrières et abusivement par certains refuges animaliers. Le « droit solitaire » de mise à mort exercé, au nom de la « nécessité » (notion floue), par le ou les vétérinaire (s) dans ce type d’institution est supprimé. Aucune euthanasie ne pourra plus dorénavant être effectuée sur un animal sain et/ou jeune. Une commission vétérinaire vérifiera si les conditions de souffrance maximale et l’incurabilité d’une maladie sont constituées et avérées, justifiant une abréviation des souffrances de l’animal.
ARTICLE 3 : Aggravation des peines encourues et prononcées contre tout propriétaire abandonnant son animal de compagnie. Des travaux d’intérêt général prenant notamment la forme de stages dans des institutions animalières seront institués.
ARTICLE 4 : Aggravation des peines encourues et prononcées contre tout propriétaire ou éducateur canin ou éleveur, professionnel ou pas, ou dirigeant d’animalerie, procédant à des maltraitances physiques ou morales d’un animal de compagnie ou pas, comme le confiner dans un lieu clos, sans lumière ni nourriture, le terroriser ; s’agissant d’un chien, le laisser en laisse en permanence. Surveillance renforcée des importations « sauvages » de chiots trop jeunes et porteurs de maladies.

ARTICLE 5 : Institution d’une obligation de formation d’une demi-journée avant tout achat ou toute adoption d’un animal. Cette formation mettra l’accent sur une meilleure connaissance des animaux, de leur psychologie, de leurs besoins, et sur les devoirs propres des propriétaires envers leurs animaux.
ARTICLE 6 : Aucun animal d’élevage ne pourra désormais, en violation du décret n° 97-903 du 1er octobre 1997, être mis à mort dans les abattoirs sans avoir été préalablement étourdis et rendus totalement inconscients. L’abattage rituel est ainsi interdit. Les caméras de surveillance dans ces lieux seront obligatoires, au même titre que des contrôles réguliers (parlementaires en particulier).
ARTICLE 7 : Elaboration d’un plan de création de nouveaux refuges subventionné par l’Etat et les collectivités locales et de rénovation des fourrières et refuges les plus anciens par les fondations et associations protectrices des animaux, avec le concours des autorités publiques. L’objectif étant d’en finir avec les conditions carcérales de détention des animaux.
ARTICLE 8 : Interdiction sur le territoire national des corridas et des combats d’animaux (coqs, chiens, etc.)
ARTICLE 9 : Transformation des zoos en parcs animaliers où les animaux vivront dans les conditions les plus naturelles qui soient.
ARTICLE 10 : Interdiction des spectacles d’animaux dans les cirques, en commençant par les bêtes nécessitant de grands espaces de vie comme les grands félins ou les éléphants.
ARTICLE 11 : Suppression progressive de toutes les expérimentations animales par développement des méthodes alternatives (comme la mise en culture de cellules humaines).
ARTICLE 12 : Création d’un Ministère des Droits des Animaux et d’un service public de protection des animaux de compagnie.
ARTICLE 13 : Création, sur le modèle des Villes amies des enfants et des Villes amies des aînés, d’un réseau « Villes amies des animaux ».
ARTICLE 14 : Développement des régimes végétariens dans les cantines scolaires et autres lieux de restauration collective.
ARTICLE 15 : Stérilisation OBLIGATOIRE des Chats errants par les municipalités et domestiques par leurs propriétaires avec crédit d’impôt pour satisfaire à cette obligation.
ARTICLE 16 : Interdiction de confiner les volailles : cailles, poules, canards, oies et les lapins dans des cages.

ARTICLE 17 : Interdiction d’ici à 5 ans de toute production de FOIE GRAS.

ARTICLE 18 : Suivi obligatoire des animaux adoptés ou achetés, avec visite, à sa convenance, d’un inspecteur au domicile des propriétaires.

ARTICLE 19 : Obligation de signaler un changement de propriétaire lorsque chiens et chats sont donnés ou décédés. Obligation aussi de signaler le vol de l’animal.

ARTICLE 20 : Abandon progressif du système des « fourrières » animalières au profit des refuges qui prendront directement en charge les animaux errants.

ARTICLE 21. Développement en classe des initiations pour les élèves au respect du vivant par mise en contact avec des animaux de compagnie.
ARTICLE 22. Aménagements de petits abris, connus uniquement des personnes concernées pour éviter maltraitance et vandalisme, sur les sites de nourrissage.
ARTICLE 23. Création de structures pouvant accueillir les animaux dans les foyers d’accueil pour les personnes en grande difficulté.
ARTICLE 24. Création de brigades spécialisées, comme il en existe aux Pays-Bas, pour avoir la possibilité de retirer immédiatement un animal maltraité par son propriétaire.
ARTICLE 25. Introduction d’un cours animalier à l’université.
PROPOSITION 26. Interdiction de l’abattage des loups.

Michel Fize, sociologue, ancien candidat écologiste aux législatives à Paris,
défenseur de la cause animale

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