Pourquoi le Mali menace la France?
« Je crois que dans la communication politique des dirigeants français, ils commettent une grosse erreur», a lancé le Premier ministre de la transition malienne, Choguel Maïga, rapporte ORTM.
Il a fustigé la communication de l’Etat français sur les morts des différents soldats dans la lutte contre le terrorisme au Mali.
« Quand des soldats meurent ici (au Mali), vous écoutez qu’ils sont morts pour la France et ils n’ont jamais dit qu’ils sont morts pour le Mali. C’est dans les discours qu’ils le disent quand ils veulent s’attaquer au Mali. Nous, nous pensons qu’ils sont morts pour la France, pour le Mali et pour la paix », continue-t-il, rappelant que « beaucoup d’Africains sont morts au Mali », et [il faut] «un hommage aussi aux soldats maliens et aux milliers de civils ».
« Ils ne disent pas aussi ce qui s’est passé à Kidal pour que leurs journalistes soient enlevés. Pourquoi ils ne lèvent pas le secret défense pour éclaircir tous les Français sur les circonstances de la mort de leurs journalistes ?», demande-t-il.
Pour Choguel Maïga, la France serait à l’origine de l’expansion du terrorisme sur le territoire malien. « Quand on applaudissait le gouvernement français en 2013, personne n’avait imaginé que l’engagement qu’ils ont pris -d’aider l’Etat malien à recouvrer l’intégrité de son territoire- qu’ils allaient en être l’obstacle. Cet engagement a été respecté à Konna, à Gao, à Tombouctou et arrivé au Nord du Mali, c’est la France qui s’est opposé et a empêché l’Etat malien de recouvrer l’intégrité de son territoire. C’est connu, c’est documenté, tout le monde le sait », a dénoncé le Premier ministre malien.
« Nous respectons les soldats français qui sont morts, mais ils ne disent jamais à leur population que c’est en s’opposant au recouvrement de l’intégrité du territoire malien que les autorités françaises ont créé une enclave dans le nord du Mali où les terroristes s’y sont organisés pour revenir à la charge à partir de fin 2014-début 2015 », insiste-t-il.
« Nous leur disons de faire attention à force de toujours vouloir faire des leçons de morale aux autres, on est pris dans son propre piège », a-t-il averti.
Réagissant aux nombreuses réactions qui ont surgi à la suite de la volonté de l’Etat malien de rompre son partenariat avec la France, Choguel Maïga a précisé que les Malines ne sont pas un « peuple ingrat» et qu’ils seraient « un peuple de mémoire», précise ORTM.
Philippe Rosenthal
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