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Présidentielle 2022 : 8 candidats sont favorables à une sortie de l’Otan Par Philippe Rosenthal

Huit des douze candidats français à la présidentielle 2022 sont favorables au retrait de la France de l’Otan et blâment l’Alliance de l’Atlantique Nord en l’accusant d’avoir aggravé la situation en Ukraine.  Le conflit en Ukraine a remis l’Otan au centre de l’actualité française. La place occupée par la France au sein de l’Otan divise les candidats à la présidentielle 2022. 

Le média français Public Sénat analysé les programmes électoraux de tous les candidats à la présidentielle 2022 et a conclu que plus de la moitié d’entre eux étaient favorables à la sortie de la France de l’Otan. 

Marine Le Pen, la candidate du Rassemblement national (RN), a déclaré qu’elle ne quitterait pas le commandement intégré de l’Otan tant que la guerre en Ukraine fait rage. « On ne va pas le faire alors qu’il y a une guerre dans un pays européen » a-t-elle expliqué. « Il n’est pas question, surtout en ce moment, de sortir du camp occidental, mais il faudra le faire ». La candidate du RN à la présidentielle 2022 affirme qu’elle quittera la structure dès lors que le conflit sera fini. Dans son programme, Marine Le Pen voulait initialement quitter l’Otan sans délai, estimant qu’il s’agissait d’une « organisation belliciste » qui vise « l’encerclement dangereux de la Russie ». Mais, certains candidats français à la présidentielle 2022 ne veulent pas attendre la fin du conflit pour claquer la porte à l’Alliance de l’Atlantique Nord, poursuit Public Sénat.

Ainsi, Jean-Luc Mélenchon, la France insoumise (LFI), entend quitter immédiatement le commandement intégré puis, étape par étape, l’organisation dans son ensemble. Pendant un meeting à Lyon le 6 mars, il avait qualifié l’Otan d’« organisation inutile qui provoque des tensions» et proposé des «alliances altermondialistes qui partent de l’intérêt général humain» sans donner plus de précisions. Philippe Poutou, candidat du Nouveau Parti Anticapitaliste, lui exige le « démantèlement » de l’Otan. Il faut noter que Fabien Roussel, le candidat communiste (PCF), lui a déclaré qu’ « aujourd’hui ce n’est absolument pas le sujet», même s’il estime tout de même qu’il faudra, à l’issue de la guerre, trouver une nouvelle «logique de sécurité collective». Nathalie Arthaud du Parti Lutte ouvrière a, elle, une position plus tranchée car elle prône un non-alignement et estime que « c’est la politique impérialiste des Etats-Unis, de l’Otan et des puissances occidentales qui a fait de l’Ukraine le théâtre de leur bras de fer ». Elle fait d’ailleurs remarquer en demandant : « Qui a ceinturé la Russie de bases militaires ?»; «Qui exerce une pression constante pour que les pays voisins de la Russie adhèrent à l’Otan?».

Les hommes politiques de droite, Eric Zemmour et Nicolas Dupont-Aignan, sont solidaires, en faisant référence à la décision Charles de Gaulle de 1966 de retirer l’Otan de France. Les deux candidats à la présidentielle 2022 veulent quitter le commandement intégré de l’organisation. Le premier dénonce une « perte d’autonomie stratégique » au profit des Etats-Unis quand le second veut que la France devienne un « médiateur entre la Russie et l’Otan ». Jean Lassalle, du parti Résistons ! veut, quant à lui, « préparer notre désengagement » de l’Otan. Dans le cadre du conflit ukrainien, il dénonce, une « mise sous tutelle du continent européen par l’Otan et les Etats-Unis ». 

Le président sortant et candidat à sa réélection, Emmanuel Macron, ne se détache pas du «et en même temps » et veut à la fois se maintenir dans l’Otan et développer la défense européenne. Alors qu’il avait estimé l’Otan être en état de « mort cérébrale», trouve que cette organisation politique et militaire «vient d’avoir un électrochoc» avec ce conflit en Ukraine. Et, l’Alliance de l’Atlantique Nord vient, d’après lui, de retrouver une clarification stratégique. Curieusement, on retrouve le candidat écologiste, Yannick Jado, tout comme Valérie Pécresse (LR) qui émet le souhait de travailler sur le dossier de la défense commune au sein de l’UE, tout en se maintenant dans l’Alliance de l’Atlantique Nord.

Anne Hidalgo, la maire de Paris, et candidate socialiste, laisse entendre son soutien à l’Otan. Même, si elle ne fait aucune mention de l’Alliance de l’Atlantique Nord dans son programme, elle a, à l’occasion de la commémoration du 11 novembre, loué dans un tweet les relations franco-américaines. En outre, en janvier, elle estimait que la réponse à la situation ukrainienne devait être apportée au niveau européen. Elle a, ensuite, fortement critiqué la position de Jean-Luc Mélenchon. 

En France, le souhait de rester dans l’Otan ne fait, donc, pas l’unanimité. La position du parti des Verts est étonnante, cependant. 

Philippe Rosenthal

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