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Prostitution des mineurs : Un phénomène grandissant en France

En France, chaque année, entre 7 000 et 10 000 enfants seraient victimes de prostitution, une évaluation approximative et probablement en deçà de la réalité. Le constat des acteurs institutionnels et associatifs est unanime :  la prostitution des mineurs s’accroît et ne se réduit pas seulement à la traite de mineurs d’origine étrangère.

Pour lutter contre ce fléau, Adrien Taquet, Secrétaire d’État chargé de l’Enfance et des Familles, lance une campagne de sensibilisation pour alerter et prévenir le grand public sur la réalité et les dangers de la prostitution des mineurs. À travers notamment un film de campagne percutant qui met en scène une victime mineure de prostitution dans un quotidien qu’elle pense «  gérer  », la lumière est faite sur la vulnérabilité des victimes et les dangers auxquels elles doivent faire face.

Le lancement de cette campagne est concomitant à la remise d’un rapport au secrétaire  d’État  en charge de  l’enfance et des familles par le Centre de Victimologie pour Mineurs (CVM), soutenu par le ministère des Solidarités et de la Santé, le ministère de la Justice, le Défenseur des droits, la région Île de France et la mairie de Paris.  Les conclusions permettent d’appréhender la prostitution des mineurs en France et de cerner le profil des victimes, d’un point de vue sociologique, psychologique et médico-légal.

La prostitution des mineurs se distingue par son caractère protéiforme.

La pratique prostitutionnelle expose à des risques majeurs d’infections sexuellement transmissibles et de grossesse non désirée auxquels s’ajoutent les violences physiques, psychologiques et sexuelles perpétrées majoritairement par les proxénètes qui peuvent être à l’origine de lésions traumatiques (ecchymoses, hématomes, etc.). Les conditions de vie liées à la prostitution, ainsi que la consommation de produits stupéfiants participent à la dégradation de l’hygiène de vie en ayant un impact sur le sommeil, l’alimentation, et l’hygiène corporelle.

Les mineurs victimes souffrent aussi de problèmes émotionnels et relationnels et présentent une mauvaise santé mentale.

Les mineurs rapportent souvent des sentiments de dégoût, de honte, de culpabilité, pouvant aller jusqu’à des idées suicidaires et des scarifications. Ils décrivent une perte de confiance en eux avec un changement dans leur rapport au corps, ainsi que dans leur perception d’eux-mêmes, amenant parfois à un sentiment d’étrangeté. Ces modifications internes sont renforcées par la confrontation au regard de l’autre qui devient insupportable. Une perte de confiance en l’autre est également évoquée par les mineurs, ainsi qu’un sentiment d’insécurité permanent.

La ligne téléphonique 119, est le numéro d’appel national de l’enfance en danger.

Il est ouvert 24h/24, 7 jours/7 et gratuit et les appels sont confidentiels. Les appels d’enfants et d’adolescents sont traités prioritairement. Au bout du fil, les écoutants sont des professionnels de la protection de l’enfance, formés pour écouter, accompagner et agir.

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