QUEL AVENIR POUR LA GAUCHE LIBERALE
La défection de Dominique Strauss-Kahn pour l’élection présidentielle, avant même qu’il ait pu émettre la moindre proposition, est une déception pour la gauche libérale : l’espoir d’un projet de progrès pour la France, conciliant modernité et efficacité sociale, s’estompe sans que l’on sache s’il était réellement incarné.
Quoi qu’il se soit passé dans le huis-clos de la suite 2806 du Sofitel de New-York, et sans faire injure à la présomption d’innocence, nul ne peut ignorer la réalité politique nouvelle que crée, pour la gauche française, la situation qui est celle de Dominique Strauss-Kahn.
De toute évidence, même si celui-ci était innocenté demain des lourdes charges qui pèsent contre lui, il est improbable qu’il puisse revenir dans la course pour l’élection présidentielle de 2012.
Cette situation est désolante pour tous ceux qui espéraient que le favori des sondages incarnerait pendant la campagne une gauche à la fois moderne, ambitieuse et réaliste, ouverte sur le monde et capable de gérer les comptes du pays avec responsabilité.
Paradoxalement, beaucoup attendaient de lui qu’il mène les socialistes au pouvoir tout en espérant qu’il n’y applique pas le programme, insipide et archaïque, concocté par les apparatchiks de la rue de Solférino sous le sceau du plus petit dénominateur commun.
DSK portait les espoirs de très nombreux électeurs, non seulement parmi les socialistes les plus ouverts aux idées libérales, mais aussi parmi les centristes et même de nombreux sympathisants de droite déçus par la politique de Nicolas Sarkozy, rétifs à son dirigisme, inquiets de l’évolution de nos finances publiques ou indignés par la dérive populiste de sa politique sécuritaire.
Tous espéraient qu’avec ce candidat la gauche parviendrait enfin à se réconcilier avec la modernité et saurait proposer aux Français un chemin de progrès pour sortir de la crise, loin des incantations et des vœux pieux. Qu’elle saurait concilier, mieux qu’une droite insensible aux aspirations du peuple, libertés individuelles, efficacité économique et exigences sociales. Tous espéraient aussi échapper avec lui au duel annoncé d’un second tour calamiteux entre Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen.
Personne, bien sûr, ne sait si Dominique Strauss-Kahn aurait répondu à ces aspirations une fois candidat et, surtout, s’il avait accédé à l’Elysée. Mais nombreux sont les électeurs qui se trouvent désormais sans perspective, coincés entre une droite toujours plus dirigiste et autoritaire, qui dispute ses voix au Front National, un centre qui se cherche sans jamais se trouver et une gauche sans projet crédible, travaillée par la tentation d’une surenchère étatiste et interventionniste.
Le MLG est un mouvement trop jeune encore pour prétendre présenter un candidat à l’élection présidentielle, mais nous voulons dire à tous ceux qui, à travers la candidature de Dominique Strauss-Kahn, cherchaient une voie à la fois plus sociale et plus libérale vers un nouveau modèle français, que nous sommes ici pour tracer avec eux ce chemin.
Si nous ne présenterons pas de candidat à la présidentielle, nous travaillons en revanche pour être présents aux législatives de 2012, avec pour projet d’aider la gauche à retrouver ses racines libérales, à renouer avec les valeurs républicaines – Liberté, Egalité, Fraternité – qu’elle a tant négligées, à retrouver le souffle, l’énergie et la volonté d’agir pour le bien commun qui furent les siens avant que la chape de plomb du marxisme-léninisme ne vienne éteindre beaucoup de ses lumières.
Nous invitons tous ceux qui avaient espéré que DSK incarnerait un tel projet et dont les espoirs aujourd’hui s’effondrent à venir nous rencontrer et à nous rejoindre pour semer les graines de cette gauche nouvelle dont la France a tant besoin, avec ou sans candidat à la présidentielle
Retrouvez plus d’infos sur http://www.libgauche.fr/