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Quel est le poids de l’islam en France ?

L’islamisme, c’est l’ennemi ambigu, celui qui joue avec les armes de son adversaire et essaye de se faire passer pour son allié. Si les salafistes quiétistes sont dans une logique de rupture avec la société, sans pour autant, dans la plupart des cas, chercher à la combattre ou à la modifier en dehors de l’espace privé, les islamistes sont davantage dans une logique de conquête de l’espace public, ce qui rend la lutte contre ces mouvements plus délicate. Il est possible de fermer des mosquées ou des associations qui favorisent ce type de discours mais il pourra tout de même se transmettre par d’autres canaux.

On touche là aux limites de ce qu’il est possible de faire face à la diffusion d’une idéologie et aux pratiques qui en découlent. Comment réagir par exemple face au comportement d’un homme qui refuse de serrer la main d’une femme, une attitude fondamentalement contraire aux valeurs de la République mais qui ne constitue pas en soi un délit ? Comment réagir au fait que certaines personnes développent un discours victimaire et essentialisant dans lequel l’Occident est toujours l’agresseur et le musulman la victime dans un pays où – fort heureusement – la liberté d’expression est consacrée comme fondamentale ?

La lutte contre l’islamisme est particulièrement délicate dans la mesure où le discours que ces courants diffusent peut trouver un certain écho auprès d’une partie des musulmans, soutenue dans le même temps par une partie de la gauche, à la fois pour de bonnes et de mauvaises raisons. De mauvaises, car il y a une tendance au sein de cette mouvance à donner du crédit à un discours victimaire et communautaire à partir d’une vision un peu paternaliste qui fait le jeu des islamistes et conduit à une impasse.

 De bonnes, car l’islamophobie, les inégalités sociales, les discriminations issues du passé colonial sont autant de choses qui existent et qu’il faut combattre, sans laisser les islamistes avoir le monopole de ces luttes. Ne pas prendre en compte ces réalités sous prétexte d’ériger la lutte contre l’islam radical comme une priorité peut s’avérer à terme contre-productif. 

 2,1 millions ? En réalité, le chiffre exact est plus flou. La loi française interdit de recenser les populations par religion, ce qui empêche d’avoir un chiffrage précis. Néanmoins, nous disposons de quelques estimations. Ainsi, l’enquête « trajectoire et origines » menée par l’Insee et l’INED, sur la base de sondages, estimait les fidèles musulmans à 2,1 millions en 2008, contre 11,5 millions de catholiques, parmi la population de 18 à 50 ans. Un échantillon qui, pour les deux religions, ne compte donc ni les seniors, ni les mineurs.

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