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Qui est la déesse Sequana?

La Seine, c’est… Notre-Dame de Paris, le musée du Louvre ou encore un ballet de bateaux sous les ponts, tout près de la tour Eiffel. « Sous le ciel de Paris coule un fleuve joyeux », chantait Édith Piaf. Les blockbusters hollywoodiens et les chansons pop à succès ont sans nul doute assuré au fleuve une célébrité internationale. Pourtant, peu de personnes connaissent la déesse gallo-romaine qui a donné son nom à la Seine. D’origine celtique, la divinité guérisseuse Sequana, objet d’un culte, a été vénérée après la conquête romaine de la Gaule au premier siècle avant Jésus-Christ.

La déesse Sequana est une divinité réputée dans l’Antiquité pour accomplir des miracles. Elle détenait un double don : le pouvoir de guérison et exaucer les vœux. On sait que les Gaulois vénèrent particulièrement les sources et notamment les sources de la Seine. Ainsi, ils croyaient fortement en la présence d’une divinité dotée d’une bienveillance résidant aux sources de la Seine. Mais pour eux, il n’y avait qu’une sorte de présence, en effet à cette époque la déesse Sequana ne possédait pas de forme particulière.

Après la défaite d’Alésia (en 52 avant notre ère), Sequana n’est plus qu’une simple essence que l’on nommait « Déesse de la Seine », c’est à partir de ce moment qu’on la dote d’une forme humaine traduite par une sculpture que chacun pouvait contempler. Ce n’est qu’après la conquête de la Gaule par Jules César que la déesse trouve toute sa résidence au parc des sources de la Seine (à 40km de Dijon).

Culte, religion et oracles

Le culte de Sequana est lié étroitement à un élément primaire : l’eau. En effet, reposant comme véritable point focal d’attention du culte, la sacralisation de l’élément aquatique est au centre des pratiques d’hommages ou de vénération rendus à Sequana. L’expression de la présence divine est représentée par cet élément symbolique choisi par la communauté pratiquant ces hommages pour la déesse.
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Ce culte voué sur un site sacré est avant tout public car pratiqué par des personnes privées, modestes, sans doutes analphabètes

 mais il est impossible de le lier clairement à une pratique précise

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Les chercheurs ont retrouvé dans les environs d’Alésia et aux sources de la Seine trois dédicaces à Sequana : deux sont des ex-votos anatomiques et une vient d’une femme la dédiant pro salute nepotis, chacune de ces dédicaces est reliée à l’empereur Auguste. Une fréquentation individuelle massive est traduite par ces ex-votos anatomiques pour la plupart en bois et en pierre ou en bronze. De plus, on a retrouvé plusieurs inscriptions (dont 9 qui nomment directement Sequana), des dédicaces à Sequana, qui informent sur les pratiques religieuses et le public car elles sont souvent maladroitement orthographiées.

Selon des archéologues, après avoir réalisé leurs ablutions et être passés au temple de Sequana, les pèlerins offraient à la divinité différentes offrandes dans l’espoir d’une guérison. En effet, durant l’Antiquité, la religion et la médecine étaient liées, les sanctuaires guérisseurs de sources étaient comparables à des centres médicaux pour cures thermales. En plus de recevoir des offrandes, on retrouve, grâce à une inscription qui mentionne le nom de la déesse, des pratiques oraculaires soit en faveur de Sequana ou peut-être Sequana elle-même rendait des oracles régulièrement (comme Clitumne). Pour toutes ses pratiques consacrées à Sequana, il faut une cohabitation entre l’espace sacré d’origine et le complexe monumental qu’il fallait pour honorer la déesse

Au milieu du XVIIIe siècle, on découvre dans un vallon à proximité de la source de la Seine, les fondations d’un vaste édifice rectangulaire (57 m sur 18 m)  et une inscription : « DEA SEQUANA ». La statue en bronze de la déesse Seine fut retrouvée avec celle d’une faune en 1933 par Henri Corot.

Ainsi, c’était dans un sanctuaire monumental bien connu articulé sur la Source que le culte de Sequana était pratiqué. Le sanctuaire de Sequana est situé dans le vallon où la Seine prend sa source aux confins des territoires de Roncez-sur-l’Igon et Saint-Germain-Source-Seine, près de Châtillon à environ 35km au nord-ouest de Dijon . Aujourd’hui, ce domaine des sources appartient à Paris , il abrite une grotte dans le parc accueillant les eaux de la source principale de la Seine avec au milieu du bassin une sculpture de pierre blanche qui réfléchit la lumière du jour.

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