Qui est Xavier Rolet ?
L’opérateur boursier britannique London Stock Exchange a annoncé le départ de son directeur général, le Français Xavier Rolet. Directeur général de la Bourse de Londres, en proie à des divisions internes, le Français Xavier Rolet a été remercié un an avant la fin de son mandat. – Gouverneur de la Banque d’Angleterre, le Canadien Mark Carney a donné le coup de grâce, estimant la City déjà fragilisée par le Brexit.
Xavier Rolet avait pris les rênes du groupe, qui chapeaute notamment la Bourse de Londres, en 2009. Il quittera LSE, poids lourd mondial des marchés, juste avant le Brexit qui est prévu en mars 2019 et constitue un défi de taille pour le monde de la finance britannique.
Avec le projet de fusion LSE/Deutsche Börse, Xavier Rolet aura été l’un des Français les plus en vue à la City de Londres au cours de l’année 2016. Diplômé de Kedge Business School, c’est grâce à une bourse du Rotary, qu’il part étudier à l’Université Columbia à New York au début des années 80. Xavier Rolet est embauché chez Goldman Sachs à New York où il travaille 10 ans, puis fait carrière dans plusieurs grandes banques internationales dont Kleinwort Benson et CSFB.
Il entre chez Lehman Brothers à New York en 2000 et sera nommé directeur général exécutif de la filiale française en 2008 qu’il redressera jusqu’à son rachat par le japonais Nomura Holdings. En 2009, il rejoint le conseil d’administration de la Bourse de Londres où il succède à Clara Furse à la tête du groupe.
Xavier Rolet dirige la bourse de Londres depuis 2009. Depuis le vote en faveur du Brexit, ce Français est au cœur d’une bataille avec l’Union européenne. Le bras de fer est d’apparence technique, mais important: il concerne les chambres de compensation, des organismes qui servent d’assurance en cas de défaut de paiement d’une des parties lors de l’échange d’une action ou d’un produit dérivé.
Depuis la crise de 2008, la réglementation pousse les flux financiers vers elles, pour mieux les contrôler, faisant de leur supervision un enjeu essentiel de la stabilité financière. Actuellement, la grande majorité de la compensation en euros s’effectue à Londres, via LCH Clearnet, qui appartient à la bourse de Londres. Mais une partie des Européens poussent à délocaliser ces flux après le Brexit, pour les rapatrier au sein de l’Union européenne (UE).
Dans le cas hypothétique où ses activités ne pourraient être maintenues à Londres, il répondait au journal « Le Temps » : « Il y a un seul autre endroit où il y a la capacité technique et réglementaire [pour nous installer], ce sont les Etats-Unis. C’est très clair, ça fait 70 ans que les Européens se déchirent, qu’ils se disputent, qu’ils essaient d’augmenter leur économie nationale en piquant du business aux voisins… Qui bénéficie à la fin? Personne en Europe, mais les grands acteurs internationaux, en particulier les Américains. Si on se déchire encore entre nous, ceux qui vont en bénéficier sont soit les plateformes matures aux Etats-Unis, soit celles qui émergent en Asie. C’est ça la véritable réflexion aujourd’hui. »
