Rama Yade présidente du PLD ? par Stéphane Geyres
Rama Yade vient d’annoncer sa volonté de faire partie de ces quelques prétentieux avides qui croient pouvoir « mener à la destinée de ce pays », selon l’expression consacrée. Ce serait un incident tout à fait mineur s’il n’était accompagné d’un autre : Dans Le Figaro du 21 avril, on pouvait lire que « Rama Yade pourra notamment s’appuyer sur le Parti libéral démocrate pour ce combat politique ».
En premier lieu, je trouve amusant qu’un parti se disant libéral se trouve associé à un « combat politique », concept qui est aux antipodes de toute vision ou ambition réellement libérale. Un combat suppose un affrontement violent, alors que toutes les idées de la théorie libérale reposent sur le principe de non-agression. De plus, se battre pour le politique, c’est se battre pour le pouvoir. Or, Christian Michel en a fait des chefs-d’œuvre, l’idée de liberté est à l’opposé de celle de pouvoir.
Mais peu d’électeurs sans doute sauront voir cette contradiction. Par contre, on peut penser que beaucoup comprendront deux autres choses bien pires pour l’image du PLD et donc du libéralisme – qui n’avait pas besoin de ça en France. La première, c’est que les libéraux voient en cette femme et ce qu’elle représente un porte-parole de la liberté. La seconde, pire encore, c’est que les libéraux ne croient pas suffisamment en leurs idées pour les porter sans l’aide d’une star sur la scène publique.
Or Rama Yade, au-delà de ce qu’elle véhicule comme femme d’origine étrangère ayant réussi, c’est aussi un pur produit de la collusion franco-africaine, avec un père diplomate sénégalais très proche du président Senghor. On peut imaginer mieux pour représenter le libéralisme. Juste pour rire, on lira Wikipedia évoquant « une prise de position en faveur du vote blanc » et bien d’autres turpitudes.
Mais ce n’est pas de Rama Yade qu’il s’agit, mais du PLD qui une fois de plus fait des choix politiciens au lieu de faire son boulot, c’est-à-dire porter fièrement les valeurs de la liberté sur la place publique.
Je reste convaincu que les idées de la liberté ne peuvent in fine porter et être entendues par le peuple qu’en dehors de toute ambition politicienne – on voit bien l’érosion continue et universelle de l’attention populaire dont font preuve les politiciens, ce n’est pas un hasard. Mais si le PLD doit préférer la voie électorale et partisane, au moins qu’il le fasse d’une manière qui ne laisse pas planer le doute sur ses intentions véritables. Tant que le PLD jouera le jeu de l’entrisme et des associations douteuses, il contribuera plus à nuire au libéralisme qu’à le servir en lui donnant l’aspect de ce que précisément le libéralisme se veut mettre à bas : la démocratie et le jeu politicien source d’injustice.
Libéralisateur
La doctrine libérale, surtout en ce moment, doit être mise sur la place publique, surtout pour la dédiaboliser. Je pense que Rama Yade peut y participer. Aurélien peut faire tout ce qu’il veut il ne pourra pas « toucher » d’autres sympathisants que ceux de son cercle.
Les médias forcément vont parler et faire parler Rama Yade. Que va-t-elle dire du libéralisme ?
Mais je pense qu’il faut laisser faire, il en restera toujours quelque chose si Rama ne se prend pas les pieds dans le tapis en débattant du libéralisme.
Pourquoi Stéphane, tout prendre au premier degré et penser que le Libéraux voudraient conquérir un pouvoir, alors qu’il ne s’agit que de supprimer des lois, afin de libérer le pays. Puisse-t-elle limiter son discours à cela.
Tant que les Fillon, Lemaire, Attali et consorts n’auront pas annoncé la tendance libérale de leurs projets de réforme de la France, il faudra bien que certains s »affirment libéraux. Y aura-t-il une conjonction de tout cela dans un an. Nous verrons, mais en attendant si un « people » porte sur la place publique des solutions libérales, pourquoi pas. Aurélien n’aurait jamais pu le faire seul.
Martin
Très bonne initiative d’Aurelien,
Le plus important c’est d’avoir un ambassadeur des idées liberales
Esteve
Bonjour
Je commençais à m’intéresser au libéralisme car j’y voyais une autre voie et parce que j’étais soucieux de ne pas me contenter de croire tout ce qui est écrit sur le libéralisme, accusé de tous les maux, par rejet du sectarisme de gauche… le choix de soutenir Rama Yade me pose problème. A mes yeux la classe politique actuelle est totalement discréditée. L’émergence d’un vrai libéralisme devrait être synonyme de rupture avec ce qui se fait et avec celles et ceux qui ne cherchent avant tout qu’à se faire une place…