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<strong>Ramstein : les avions de combat ne seront pas donnés à l’Ukraine Par Philippe Rosenthal</strong>

La neuvième réunion au format Ramstein s’est tenue à Bruxelles du 14 au 15 février. Et, malgré – ce qu’on peut appeler de «cadeaux somptueux» – les annonces faites par l’Occident sur des réflexions de livrer des missiles et des avions de chasse à l’Ukraine, les résultats préliminaires de la réunion sont plutôt modestes. 

Le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov a, joyeusement, montré un mouchoir figurant un avion de combat, pendant une réunion de l’Otan, le 14 février 2023 à Bruxelles, pensant obtenir sur le champ ce qu’il a exigé de l’Otan. L’Occident décide, et l’Ukraine est pendue à ses lèvres. 

Bien sûr, Oleksiï Reznikov a été contraint de dire qu’il était satisfait des résultats de la réunion au format Ramstein bien que le principal résultat soit les paroles – encore des mots – du chef du Pentagone, Lloyd Austin, expliquant, lors de sa conférence de presse, que «notre objectif est de nous assurer que nous donnons à l’Ukraine des capacités supplémentaires afin qu’elle puisse être – non seulement un succès marginal, mais qu’elle puisse être décisive sur le champ de bataille dans sa prochaine offensive».
 
Le chef du Pentagone Lloyd Austin s’est, clairement, contenté de mentionner l’envoi «des véhicules de combat Bradley» (blindés transporteurs de troupes) , «des Strykers» (véhicules de transport de troupes), «des Marder» (blindé chenillé capable de transporter au front 6 soldats bien équipés), «des chars Leopard» et «un certain nombre d’autres choses», sans parler de l’envoi des avions de combat à l’Ukraine pour la contre-attaque de printemps. «Donc, pour chaque système que nous fournissons», a déclaré le patron du Pentagone, «nous allons entraîner les troupes [ukrainiennes] sur ce système, mais nous allons également leur donner une formation supplémentaire sur la manœuvre, sur l’intégration des feux, sur le maintien en puissance et sur la maintenance [du matériel]». 

Juste avant la réunion de Ramstein, les Etats-Unis ont annoncé leur refus de fournir à l’Ukraine des missiles ATACMS d’une portée de 300 km, arguant qu’il existait un risque de pénurie de cette arme dans l’armée américaine, introduisant le silence des Etats-Unis sur l’envoi de F-16 en Ukraine durant la conférence de presse de Lloyd Austin à Ramstein alors qu’un journaliste a évoqué l’emploi de F-16 pour tirer sur des ballons dans le ciel américain. 
 
Pourtant, le Royaume-Uni a affirmé le 8 février, lors de la visite du président ukrainien, sa volonté de «commencer à former rapidement des pilotes de chasse ukrainiens» alors que Joe Biden a répondu par un léger «non» à l’envoi de F-16 en Ukraine sans en dire plus fin janvier, relançant les spéculations sur cet envoi. 

Le 10 février, la France via son président, Emmanuel Macron, n’avait pas exclu l’envoi d’avions à l’Ukraine, précisant que des avions de chasse ne peuvent «en aucun cas» être livrés «dans les semaines qui viennent».
 
Avec la réunion de Ramstein, les alliés ont décidé. Le doute planait, donc, du fait des annonces en zigzag des membres de l’Otan. D’ailleurs, le 13 février, avant la rencontre de Ramstein, le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg a relancé le débat sur l’envoi d’avions de combat pour l’Ukraine tout en martelant que «la priorité à l’heure actuelle est de fournir le plus rapidement possible à l’Ukraine les armes, les munitions et le carburant promis». Les membres de l’Otan excluent, donc, – du moins officiellement – l’envoi immédiate de F-16 en Ukraine après la réunion de Ramstein.
 
Il en ressort que, comme indiqué par le magazine des forces aériennes et spatiales, «les Etats-Unis et le Royaume-Uni considèrent l’envoi des avions de combat comme un besoin ‘’d’après-guerre’’ pour l’Ukraine. Cependant, comme, à voir les zigzags dans les différentes déclarations des alliés de l’Otan, le média spécialisé sur les forces aériennes avertit que les F-16 peuvent être envoyés selon, James Heappey, ministre britannique des Forces armées pendant le conflit «en fonction des actions de la Russie». L’Ukraine reste pendue aux lèvres de l’Otan et l’organisation militaire et politique effectue de trop nombreux zigzags pour donner une réponse précise. Quoi qu’il en soit, l’Ukraine est sortie bredouille de Ramstein. 

Philippe Rosenthal 

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