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Rien ne laisse présager un défaut de paiement imminent de la dette publique des collectivités locales chinoises Par Cosmo Zhang

Suite aux turbulences dans le secteur de l’immobilier, la dette des gouvernements locaux chinois est à nouveau sous les feux de la rampe. Depuis 2018, les créanciers et les investisseurs gardent un œil sur la charge élevée de la dette des collectivités locales chinoises, y compris les dettes portant intérêt et les dettes ne portant pas intérêt des véhicules de financement des collectivités locales (Local Government Financing Vehicles – LGFV).

La situation s’est considérablement détériorée au cours des deux dernières en raison du confinement national de 2022, lequel a épuisé les sources de financement des municipalités. La répression de longue durée du secteur immobilier, représentant plus de 40 % des recettes fiscales des collectivités locales, a encore aggravé la situation. Cette situation s’est traduite par des épisodes de crédit sur les LGFV de plusieurs régions économiquement faibles du sud-ouest de la Chine.

Dans ce contexte, les collectivités locales ne devraient pas faire défaut de manière imminente et à grande échelle en 2023, même si des défaillances et des restructurations de la dette pourraient se produire pour certaines LGFV fragiles. Il y a trois raisons à cela : 1) seule une petite partie de la dette des gouvernements locaux est libellée en devises étrangères ; 2) le gouvernement central soutiendra les gouvernements locaux par le biais de transferts de fonds directs et de « conseils » aux banques commerciales ; 3) dans le contexte actuel de désinflation, le gouvernement chinois a la capacité et la volonté d’adopter une politique monétaire souple pour stimuler la croissance économique, et pourrait ainsi alléger la charge du service de la dette pour les gouvernements locaux. Cela dit, 2024 sera une année difficile pour les LGFV si l’économie chinoise ne s’améliore pas considérablement.

Pour les investisseurs institutionnels onshore, il sera probablement difficile de trouver de meilleures alternatives et d’éviter la dette LGFV. La sélection des crédits et la diversification des portefeuilles sont, selon nous, les meilleurs moyens de gérer ce risque dans un tel environnement. Par ailleurs, pour les investisseurs offshore, en particulier les acteurs internationaux, nous pensons qu’il existe aujourd’hui de bien meilleures options pour obtenir des rendements ajustés au risque. Par exemple, les obligations/prêts « Investment Grade » des marchés développés, ou les dettes spéciales en USD des secteurs immobiliers/industriels chinois.

Bien que l’assouplissement des politiques monétaires de la Banque populaire de Chine soit positif pour l’économie du pays, et que d’autres mesures soient à venir, nous ne prévoyons pas de mesures de relance très fortes de la part de la banque centrale à court terme. Cela s’explique principalement par le manque d’appétit pour le risque des prêteurs (banques commerciales) dans un contexte de perspectives économiques moroses. Il faudra un programme complet de relance économique orchestré par le gouvernement central (politiques monétaires et fiscales, plus actions des gouvernements locaux) pour empêcher l’économie chinoise de sombrer dans une croissance déflationniste. En un mot, les récentes mesures prises par le gouvernement chinois nous incitent à un optimisme prudent.

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