Safran, moteur d’une aviation plus verte
Le trafic aérien va doubler dans les quinze prochaines années et la flotte mondiale devrait atteindre 45 000 appareils d’ici à 2035. Pour l’industrie aéronautique, qui doit combiner performance économique et protection de l’environnement, le défi est de taille. Lancé en 2008, le programme Clean Sky y répond avec une feuille de route claire : accélérer le développement de technologies vertes pour le transport aérien. Il constitue le principal levier pour atteindre les objectifs que s’est fixé le secteur aéronautique d’ici à 2020 : réduire les émissions de CO2 des aéronefs par passager/km de 50 %, celles de NOx (oxydes d’azote) de 80 % et la pollution sonore de 50 %. « Notre Groupe joue un rôle majeur dans Clean Sky, explique Vincent Patoz, coordinateur des Programmes de recherche & technologie européens Safran. Il s’agit, à ce jour, du plus important programme européen de recherche pour l’aéronautique. Safran a participé activement aux six grands axes de recherche de Clean Sky en pilotant deux démonstrateurs phares du programme : l’open rotor, un moteur à hélices contrarotatives, et le Tech800 pour les turbines d’hélicoptères. Sans oublier plusieurs activités majeures comme une version avancée du green taxiing, ou encore les essais pour l’avion plus électrique réalisés sur notre banc Copper Bird. Pour les mener à bien, le Groupe s’est appuyé sur un grand nombre de partenaires européens : PME, organismes de recherche, universités… »
Essais et industrialisation en vue
Le plus ambitieux démonstrateur de Clean Sky, le CROR (« contrarotative open rotor »), piloté par Safran Aircraft Engines, vise à tester et développer un moteur de type « open rotor » – constitué de deux grandes hélices tournant à l’air libre – avec un gain de consommation potentiel de 30 % par rapport aux CFM56*. « Le moteur est en phase d’intégration et il tournera sur le nouveau banc d’essai à Istres dans quelques mois », précise Vincent Patoz. Le second démonstrateur, mené par Safran Helicopter Engines, consistait à tester plusieurs technologies avancées d’un moteur d’hélicoptère de la gamme 1 000 SHP (chevaux) consommant 15 % de carburant en moins par rapport aux moteurs de la génération précédente. « Ce chantier a avancé très vite, indique Vincent Patoz. Les premiers essais au banc ont eu lieu en 2013. Et l’une des premières applications est le moteur Arrano, en cours d’industrialisation, et qui devrait entrer en service en 2018 sur le H160 d’Airbus Helicopters. »