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Salon International Agriculture  2025 Par Philippe Moreau

En 2020, la France métropolitaine comptait 496 365 chefs d’exploitation et co-exploitants agricoles avec baisse de 18 % par rapport à 2010. 100000 fermes ont disparu depuis 2010 pour représenter à peine 400000 exploitations. La surface de rentabilité augmente avec en moyenne 69 hectares rendant de plus en plus difficile la relève pour les jeunes agriculteurs. Le revenu courant avant impôt par exploitant s’élèverait en moyenne à 56 014 euros en 2022, cependant, cette moyenne masque des disparités importantes avec en 2020 un revenu à 26 800 euros. Ces variations fluctuent d’une année à l’autre en raison de facteurs tels que les conditions météorologiques, les prix des marchés et les politiques agricoles des gouvernements.

L’agriculture française joue un rôle économique crucial, contribuant significativement au produit intérieur brut (PIB) national avec 100 milliards d’euros soit 3.8 %. Mais ce chiffre démontre la perte de notre souveraineté agricole avec un PIB passé de 6.6 % à 3.8 % en moins de 50 ans. Un autre point significatif est le nombre d’emplois avec 2.7 % pour les producteurs et seulement 2.4 % pour les transformateurs de l’agro-alimentaire ! Cela pose la question des marges qui sont plus importantes pour les industriels que pour nos paysans. On comprend mieux les résultats des dernières élections des chambres d’agricultures avec la percée de la « Coordination rurale ».

Les initiatives législatives récentes, visant à soutenir le renouvellement des générations agricoles, ne doivent pas se faire sans cette jeunesse qui a été formée par notre enseignement professionnel. L’agriculture française est en pleine mutation, confrontée à des défis structurels et économiques majeurs. Le législateur doit travailler avec nos agriculteurs et pas contre dans les hémicycles européens. Les enjeux sont connus, le monde agricole en a pleine conscience mais les réalités économiques ne doivent pas être occultées pour arriver à cette agriculture plus vertueuse et durable :

1.L’Union européenne impose des normes environnementales, sanitaires et de bien-être animal parmi les plus strictes au monde avec une bureaucratie rigide qui freine l’innovation.

2. Une concurrence déloyale avec des produits importés qui ne respectent pas toujours les mêmes normes (usage de pesticides interdits en Europe, conditions de travail moins encadrées). Les accords de libre-échange (ex : Mercosur) favorisent l’importation de viandes sud-américaines à bas coût avec des risques sanitaires pour notre population. La surtransposition des règles européennes en France encore plus strictes.

3. Une PAC qui favorise certaines exploitations au détriment d’autres, notamment les grandes structures agricoles au détriment des petites fermes. La répartition des aides au profit des exploitations céréalières et industrielles plutôt qu’à l’élevage ou à l’agriculture biologique.

4. Une transition écologique difficile à financer avec une exigence de transition agro-écologique imposant des changements profonds et des investissements lourds, sans toujours garantir une rémunération équivalente pour les agriculteurs.

En conclusion, à l’heure ou parfois la préférence nationale est exacerbée au profit de l’entente européenne, le ministre de l’Agriculture doit faire une chose simple mais rendue compliquée par 50 ans de technocratie bruxelloise ! Redonner du sens au travail de la terre, garantir le pain aux français, exiger le même monde normatif pour tous, vivre de son travail ! Le tiers de la population française vit dans nos campagnes, veut valoriser le territoire en garantissant une ruralité moderne, contemporaine et innovante.

Vivre l’Agriculture Française ! Philippe Moreau

Vice-Président Résilience-Rurale-Humaniste

https://resilienceruralhuman.wixsite.com/r-silience—rurale

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