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Santé : Sauvons notre système de santé Par Jean de kervasdoué

Pour mener une politique de santé, la compassion ne suffit pas et ce d’autant plus que les mots de l’empire du bien-« solidarité », « égalité », »qualité », « prévention », « vérité » « précaution »..étouffent les débats et dissimulent habilement les conflits de pouvoir

Les médecins se lancent alors dans la médecine « défensive » c’est-à-dire prescrivent des tests inutiles et onéreux pour, le cas échéant, monter au jusqu’il ont été prescrits. Chaque geste, chaque décision sera décrite dans le dossier. Aucune information des effets secondaires d’un produit ou d’un acte ne sera passé sous silence au risque de traumatiser le malade. Cela améliorer-t-il la qualité des soins ?

On peut répondre clairement par la négative si l’on se réfère à une étude exemplaire réalisée dans ce domaine. Des chercheurs de l’université Harvard, juristes et médecins, ont regarde plusieurs années après l’hospitalisation de 18 000 personnes leurs dossiers médicaux et les procès qu’ils avaient éventuellement engagés à la suite de leur séjour. A l’examen des dossiers les médecins ont cherche à savoir s’il y avait un accident, une erreur ou une faute médicale commise au cours de l’hospitalisation.

Quant aux juristes, ils ont étudié tous les procès qu’ils ont suscités ces séjours. Seulement dans un quinzième des cas, des fautes commises ont été condamnées. En revanche, de nombreux médecins et hôpitaux ont été condamnés alors qu’il n’y avait eu aucune faute et de nombreux patients n’ont pas été indemnisés alors que la faute était évidente.  Le rendement du système judiciaire américain est donc plus bas que celui, peu performant, de la machine à vapeur !

II n’y a aucune raison pour qu’il le soit plus en France où, en 2018, il y a en la matière trois fois plus de plaintes qu’aux Ets-Unis ; il est vrai qu’il existe une procédure qui ne nécessite pas d’engager un avocat et donc des frais.

Le recours aux tribunaux est aussi extrêmement couteux et pas seulement parce que les assurances en responsabilité civile des médecins sont hors de prix : il y a aussi des coûts humains évidents et des conséquences indirectes fâcheuses quand certains médecins ne veulent plus réaliser des opérations qui pourraient être bénéfiques à certains malades. Ne serait-ce pas la raison pour laquelle les jeunes internes choisissent si peu la chirurgie, et notamment la chirurgie viscérale, qui, il y quelques années encore, était la spécialité la plus prestigieuses ? Il y a trop de responsabilité, trop de complications : le tube digestif abrite en effet quelques milliards de micro-organismes, sources d’infections potentielles.

« Pendant longtemps le monde de l’hôpital n’a perçu de contradictions majeures entre le développement de la science, la qualité des soins aux patients, la liberté de choix des utilisateurs et des médecins et les grands équilibres économiques » rappelle François Dubet. Etant donné qu’ils agissaient au nom de principes quasi-sacrés (avancement de la science, aide aux malades), les médecins ne comprirent pas pourquoi, tout à un coup, ils devaient justifier ce qu’ils pensaient travailler toujours pour le progrès de l’humanité

Extraits du chapitre « vérité »

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