Vudailleurs.com

SECURITE: ET SI ON EXTERNALISAIT

 

 

 

 

La France a une conception régalienne de l’activité de police. Pourtant, alors que nous vivons une période de contraction budgétaire dans laquelle la question de la sécurité des biens et personnes reste primordiale, des exemples venus de l’étranger peuvent nous éclairer sur les possibilités d’usage des entreprises de sécurité privée.

 

Lorsque l’on parle de sécurité privée, c’est en général par opposition au secteur public. Puis il s’agit de distinguer dans ce champ, les initiatives privées non marchandes (comme les milices de quartier) et les entreprises spécialisées dans ce secteur de la sécurité. Fourcaudot donnait cette définition en 1988 de la sécurité privée : « l’ensemble des activités et des mesures, visant à la protection des personnes, des biens et de l’information, fournies dans le cadre d’un marché compétitif, orienté vers le profit, et où les pourvoyeurs n’assument pas au regard de la loi, des responsabilités de fonctionnaires au service du gouvernement  ».

En Europe, les disparités en approche de sécurité sont très divergentes. En 2008, huit pays européens avaient des effectifs de sécurité privée plus élevés que ceux de la sécurité publique. En France, l’activité reste marginale. En Espagne, le privé assure la sécurité du métro. En Autriche, ces sociétés sont en charge de la sécurité des autoroutes. l’Allemagne réfléchit à déléguer au privé des missions traditionnellement régaliennes, telles que le contrôle d’identité dans les lieux publics, les délits routiers, l’attribution des cartes grises…

Deux exemples européens d’approche de la sécurité : l’Angleterre et l’Espagne

En Angleterre, les ministères ont l’habitude de pratiquer l’outsourcing (externalisation) pour avoir la meilleure value for money (le meilleur prix pour la meilleure efficacité). C’est le cas également pour les services de police. Un récent rapport du Her Majesty’s Inspectorate of Constabulary (HMIC) de 2012 traite de l’amélioration de l’efficacité de la collaboration (rationalisation administrative et externalisation) dans la police. Cette méthode de collaboration doit permettre d’économiser 169 millions d’ici 2014/2015, soit 11% de l’objectif d’économie demandé par le gouvernement Cameron (un objectif de départ de 20% d’économie dans budget de la police pour la période 2012/2016).

Si l’on se focalise sur un comté, par exemple le Lincolnshire, l’outsourcing a montré son efficacité. Avec la compagnie G4S, ils ont mis en place un système innovant faisant gagner 350 heures aux policiers : durant les arrestations, le personnel de G4S prend en charge l’individu dès lors qu’il est arrêté, permettant aux policiers de repartir tout de suite en mission. L’ensemble des contrats d’externalisations réalisé par le comté de Lincolnshire représente 229 millions de livres, qui leur permettra selon le HMIC de réaliser 28 millions d’économies en tendancielle cumulée sur une période de 10 ans. Alan Warwick, l’élu du Lincolnshire pour les questions de police et sécurité, est encore plus optimiste sur cette question. Il estime que si tous les comtés suivaient l’exemple de son comté, on pourrait faire économiser 1 milliard par an aux forces de police anglaise [1]. En recourant massivement à l’outsourcing, le comté s’était fixé l’objectif de 3.6 millions d’économies pour 2012 : il en réalisa 5.2 millions et se fixe l’objectif d’une économie de 36 millions de livres sur les dix prochaines années

Retrouvez la suite de l’article sur www.ifrap.org

Postez un commentaire

You don't have permission to register
error: Content is protected !!