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Selon AllianzGI, les marchés n’aiment pas les extrêmes

 Les marchés sont entrés dans un nouveau cycle de politique monétaire, avec un contexte qui pourrait être perturbé par la politique, notamment les élections législatives anticipées en France. La Banque centrale européenne (BCE) est partie en premier, confirmant un  décalage macroéconomique avec les Etats-Unis. Compte tenu de la tendance baissière de l’inflation en zone euro, la BCE  a démarré l’assouplissement de sa politique monétaire avec une 1ère baisse en juin. Certes, celle-ci devrait continuer à rester vigilante par rapport à des effets de second tour potentiels suite à la hausse des salaires ainsi que les évolutions d’autres coûts, notamment celui du fret maritime. Mais le cycle est lancé et AllianzGI n’exclut pas 3 baisses supplémentaires d’ici fin 2024. De son côté, la Fed est restée prudente. Mais avec une inflation qui décélère et une activité qui ralentit, elle pourrait adopter une approche plus équilibrée entre ses deux objectifs – stabilité des prix et plein emploi. Selon AllianzGI, cette approche plaide pour une politique plus accommodante, avec une première baisse probablement en septembre, mais aussi un cycle de baisse de taux plus agressif qu’attendu par le marché, notamment des pas de 50bp.

Pour Franck Dixmier, Global CIO Fixed Income, « l’environnement de marché est favorable au marché de taux. Le potentiel est plus fort aux Etats-Unis dans un contexte de pentification de la courbe de taux, qui favoriserait  les parties courtes et intermédiaires de la courbe. Les parties longues disposent d’un potentiel de baisse des rendements moins attractif, sous l’influence d’une offre record. Au sein de la zone euro, les élections législatives anticipées en France signent le retour tonitruant du risque politique. Après une phase d’appétit pour le risque ces derniers mois qui s’était traduit par un tassement des spreads, les investisseurs devraient se montrer de plus en plus discriminants et installer une hiérarchie des spreads plus conforme aux fondamentaux, en intégrant une prime de risque spécifique sur les Etats dont les perspectives budgétaires sont les moins convaincantes. Avec  le retour du risque politique en zone euro, nous devons nous attendre à des épisodes de volatilité sur les spreads souverains, dont nous avons déjà fait l’expérience dans le passé ».

Crédit

Le marché du crédit aborde le 2nd semestre avec de bons fondamentaux. Les résultats des entreprises continuent d’être résilients, et leur accès au financement se fait en moyenne à des taux d’intérêts satisfaisants, même si ces derniers sont supérieurs à ceux de la période 2020/2021. Sur le segment High Yield, AllianzGI estime que les taux de défaut devraient rester sous les niveaux historiques. Mais certaines entreprises de ce segment, se situant dans les catégories basse des ratings, pourraient éprouver des difficultés compte tenu des niveaux de spreads élevés demandés par le marché.

Toutefois, l’instabilité politique en France contribue à alimenter la hausse de la volatilité, avec un repricing de la prime de risque française, notamment sur le secteur bancaires et des utilities. Les banques, pourtant résilientes et avec des marges d’intérêt attractives, pourraient être pénalisées par un coût de financement plus élevé et par une fiscalité plus intense.

« Nous restons constructifs sur le crédit et les performances sont bonnes depuis le début de l’année : 3% de performance sur le High Yield et 0.5% sur l’Investment Grade au 20 juin. Les spreads ont récemment corrigé mais restent bas. Les rendements sont en revanche attractifs même si le marché peut montrer quelques signes de fragilité dans un contexte de hausse de la volatilité. Il faudra donc rester sélectif, et notamment ponctuellement au niveau géographique. » déclare Vincent Marioni, Global CIO Credit.

Actions

Pour les marchés actions aussi les fondamentaux des entreprises sont bons. Les derniers résultats trimestriels avaient été meilleurs qu’attendus par les analystes. Les marges sont historiquement élevées (malgré un pricing power érodé par la désinflation du coût des intrants), les valorisations et les rendements demeurent attrayants.

Le résultat des élections européennes a stoppé le mouvement et les attentes des analystes sont désormais prudentes. L’incertitude politique en France a déjà conduit à la hausse de la prime de risque et de la volatilité. Les entreprises les plus locales sont le plus affectées, telles que les banques et les utilities. En revanche, les valeurs technologiques et les grandes valeurs internationales devraient être relativement protégées des mouvements engendrés par les bouleversements politiques locaux.

Catherine Garrigues, Directrice de la stratégie actions Convictions explique : « Les prochains résultats trimestriels seront particulièrement scrutés par le marché alors que le retour à l’actionnaire est et demeurera un thème important. La digitalisation et les semi-conducteurs, devraient rester un facteur de croissance structurel, tout comme la transition énergétique ». 

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