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Société sans cash : les grandes manœuvres débutent Par Simone Wapler

 

La version papier du Figaro annonce la couleur :

La « société sans cash », souhaitable pour certains, redoutable pour d’autres, suppose aussi une volonté politique.

Disons-le tout net, nous nous rangeons parmi les « autres », ceux qui estiment que l’instauration d’une telle société serait une redoutable dérive liberticide. Elle donnerait le pouvoir à un « agent habilité » à couper à tout moment quelqu’un de son argent.

C’est dangereux, même quand vous n’avez rien à craindre du gouvernement du moment. Que celui qui n’a jamais subi une « erreur administrative » me contredise.

C’est évidemment bien plus dangereux lorsque vous vous sentez en désaccord avec le gouvernement du moment. Ceux qui prétendent la main sur le coeur « ce n’est pas grave, je n’ai rien à cacher » diraient, je suppose, en cas d’instauration de censure : « ce n’est pas grave, je n’ai rien à dire ».

Tous les arguments sécuritaires avancés pour promouvoir la société sans cash sont facilement démontables.

Le Figaro : Impression, manipulation, circulation, transport sécurisé… les espèces génèrent un coût significatif.

Certes, mais la sécurisation des réseaux en mode cashless, quelle serait son coût ? Une société cashless serait déstabilisée par une simple cyber-attaque. La récente attaque de ransomware nous prouve que les gouvernements et les plus grandes entreprises sont incapables d’assurer une sécurité absolue, même avec des efforts financiers considérables.

Le Figaro : Le cash est évidemment vecteur de fraude et d’évasion fiscales, de marché gris ou noir, de corruption, mais aussi de grande criminalité voire de financement du terrorisme.

Oui. Tous les trafiquants et les criminels utilisent le cash. Ils utilisent aussi les routes, les réseaux téléphoniques, des armes. Quand ils sont malades, ils prennent des médicaments, m’a-t-on dit aussi… Mais on ne parle pas d’interdire les réseaux routiers, le téléphone, de supprimer l’armement et de restreindre l’accès aux médicaments.

Soyons sérieux : le vrai sujet qu’ont à cœur les autorités est effectivement l’évasion fiscale.

Les Allemands et les Suisses utilisent beaucoup le cash, y sont très attachés, tiennent aux billets de 500 € et 1 000 FS, et pourtant l’évasion fiscale est moindre dans ces pays qu’en Grèce.

La réalité est que plus les impôts et prélèvements obligatoires augmentent, plus le pays est corrompu et mal géré, plus l’évasion fiscale devient tentante. Le cash est la porte dérobée des « petits ». Les montages sophistiqués, sociétés écrans, etc. sont les portes secrètes et capitonnées des « gros ».

Les vrais arguments pour la mise en place d’une société sans cash n’ont rien à voir avec le sécuritaire. Ils sont :

– Le pouvoir de taxation qui confinera alors à l’arbitraire ; – Le contrôle total du gouvernement sur nos vies ; – La suppression de l’épargne afin d’y parvenir.

Le rêve de la Parasitocratie est l’instauration de l’Etat-providence qui vous prend en main de la crèche à la tombe. Plus besoin d’épargne personnelle : un système de taxation, redistribution, allocation pourvoit à tous vos besoins à partir du moment où vous faites confiance à l’Etat. N’avez-vous pas une âme « solidaire » ?

La manipulation à la baisse des taux d’intérêt est le début du processus de destruction de l’épargne. N’en sont victimes que ceux qui veulent « stocker » de l’argent, du capital en vue de projets personnels. Ceux qui vivent d’allocations, subventions, argent des autres ne sont pas touchés.

Comme je vous le disais dans le précédent article :

§  Pour obtenir 1 000 € par mois avec un rendement de 5%, il vous faut un capital de 260 000 €

§  Pour obtenir 1 000 € par mois avec un rendement de 0,873%, il vous faut un capital de 1,37 M€

§  Mais pour obtenir un rendement de 1 000 € par mois avec un taux zéro, il vous faut un capital… infini !

Et si les taux sont négatifs ? Hé bien, vous retirez votre argent de la banque et là le système s’écroule : faillites en série et hyperinflation. Sauf, bien sûr, si vous ne pouvez pas retirer votre argent de la banque.

La Parasitocratie, elle, n’a nul besoin d’épargner. Lorsqu’elle a besoin d’argent, un banquier central le crée et lui ouvre une ligne de crédit à taux zéro. Une banque ne fait pas faillite. Une multinationale bien notée par les agences a accès à du crédit presque gratuit. Un fonctionnaire international ne paie pas d’impôt et reçoit un traitement payé par des contribuables qui ne votent pas son montant.

En moyenne, la retraite d’un député en France est de 2 700 € par mois, ce qui correspond à un capital épargné (fictif) de 648 000 € en supposant qu’il soit rémunéré à 5%. Mais même si les taux sont à zéro, notre député s’en moque. C’est le système de répartition qui lui verse sa retraite.

La Parasitocratie a tout intérêt à la société sans cash — même si ce n’est pas votre intérêt.

Le Figaro : « La disparition des espèces est aussi une thèse véhiculée par des groupes de pression », relève un expert. Car les paiements électroniques ne sont pas gratuits. Leur développement suppose une massification génératrice de commissions payées par les commerçants. Ils facilitent aussi la génération de données commercialement exploitables, ces données qui sont l’or du XXIe siècle.

Mais la modernisation de l’univers du paiement est aussi le gage […] d’une plus grande concurrence en favorisant l’apparition de nouveaux acteurs sur un marché où il est difficile de se faire une place.

L’Union européenne joue donc un rôle d’aiguillon. « La nouvelle directive européenne sur les services de paiement (PSD2) va accélérer le mouvement de remplacement des espèces par des moyens de paiement digitaux », affirme Christophe Vergne chez Capgemini.

Bien sûr, vous n’êtes pas obligé de subir. En premier lieu, vous pouvez signer notre pétition « non à la société sans cash ».

En deuxième lieu, il reste l’or pour stocker de la valeur.

Pour plus d’informations et de conseils de ce genre, c’est ici et c’est gratuit

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