Sport et Francophonie : Une nouvelle dynamique en action Par Daniel Zielinski
Lors du Sommet de la Francophonie, qui s’est tenu en France les 4 et 5 octobre derniers, l’espace francophone que représente l’Organisation Internationale de la Francophonie s’est agrandi. L’OIF compte désormais 93 membres, dont 56 de plein droit, 5 membres associés et 32 observateurs. En effet, plusieurs États, gouvernements ou régions ont soumis des demandes d’adhésion ou de modification de leur statut à l’occasion de ce Sommet. Parmi les nouveaux observateurs figurent l’Angola, le Chili, la Nouvelle-Écosse (Canada), la Polynésie française (France) et la Sarre. Des pays comme Chypre et le Ghana ont vu leur statut évoluer pour devenir membres de plein droit. Ceci témoigne de l’attractivité grandissante de la Francophonie !
Les États ou gouvernements membres ne sont pas tous francophones, ils sont aussi francophiles, mais intéressés par une dynamique en francophonie. Il nous faut nous y intéresser, et dialoguer avec ces pays afin de connaître leurs motivations pour la francophonie afin d’imaginer des partenariats. Savez-vous que le Mexique, le Costa Rica ou encore l’Uruguay ont souhaité être membres de l’OIF, certes observateurs, mais cela peut apporter une dynamique globale. Un colloque récent organisé par l’université de Martinique sur la « francophonie des Amériques » a démontré cet intérêt. Il en de même avec la francophonie de l’Océan Indien (avec Mayotte, Comores, Madagascar, La Réunion, Maurice, les Seychelles) qui organise les Jeux des Îles et des Jeunes. Le Cambodge, marque lui son intérêt grandissant, en souhaitant organiser le futur sommet de la francophonie. La francophonie est présente sur les 5 continents, à nous de vivifier cette chance.
L’intérêt pour la francophonie des pays membres de l’OIF, qu’il soit économique, culturel, ou sportif doit être investigué afin de pouvoir y répondre.
Des pays comme la Gambie, aujourd’hui méritent notre attention. Pays de l’ouest africain, voisin du Sénégal, membre du Commonwealth depuis 1965, possédait deux langues officielles, l’anglais et l’arabe. En 2018 la Gambie rejoint l’OIF, 20% de la population est francophone, et le pays envisage même de nommer le français langue officielle !
La dynamique sportive, parce qu’aujourd’hui elle devient un enjeu global important de la diplomatie par le sport et pour le sport, doit prendre toute sa part dans cette réflexion.
Comment ?
La France et des pays francophones ont des expériences de longue date dans le sport. Nous pouvons aider les pays qui ne bénéficient pas encore d’une gouvernance du sport (pas de fédérations nationales), de dynamique d’inclusion du parasport, ou encore de formations qualifiantes sportives (arbitres, conseillers techniques du sport, ou pour l’organisation de Grands Evènements sportifs, etc) à bâtir une politique sportive forte.
Les valeurs de la francophonie que sont la solidarité active entre les peuples, le respect de la diversité culturelle et linguistique et l’importance primordiale accordée à l’éducation et à la formation seront nos guides. La francophonie tout entière en aura le bénéfice.
Aujourd’hui, des pays comme la Chine ou la Russie sont très présents dans ce domaine auprès de pays francophones, gageons que leur intérêt n’est pas désintéressé afin d’apporter uniquement des compétences pour le développement des pays concernés.
Notre influence francophone sportive ne doit pas être frileuse, car elle apportera des dynamiques d’insertion, d’inclusion, d’émancipation et de lutte contre la sédentarité dont les populations sont en attente.
Daniel Zielinski