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Tatiana Soll expose du 05 février au 05 mars à l’Horset Opéra, 18 rue d’Antin.

« Quand je peins, je m’appuie avant tout sur les couleurs. Jamais de modèle, jamais d’idée préconçue de ce que je veux faire, ni dessin ni dessein. C’est l’inconnu qui m’intéresse, ce qui va venir.
Je lance les couleurs sur la toile, au gré des sensations du jour, et je les taille, je les tourne, je les superpose jusqu’à voir apparaître une ouverture : le début d’une forme, d’un contraste sur lesquels je m’appuie pour avancer, aidée de mes sensations et d’un temps soutenu d’observation, sans que je sache dire vraiment ce que je vois, comment je vois. J’avance ainsi, jusqu’à ce qu’une forme se précise qu’elle figure un ou plusieurs personnages, des animaux, un paysage. Et là, commence à se décider un projet, une visée, je commence à voir ce que, sans le savoir, je désirais peindre, exprimer…

je commence seulement, car il est fréquent que ces premières esquisses, même poussées assez loin dans leur définition, je les rejette finalement. Non parce que leur qualité me semblerait insatisfaisante, mais parce que ce n’est pas encore « ça ».

Alors je recouvre, je retourne, je commence à nouveau. Jusqu’à ce que ce soit ça.
Mais comment puis-je reconnaître un point d’aboutissement comme étant celui que je recherchais alors que j’entame ma toile sans rien chercher de précis et peindre sans aucun contrôle ?
Quelque chose sait en moi, voilà qui me suffit. »