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Transgenre : environ 15 000 en France – veulent dorénavant être reconnues dans leur apparente complexité.

 

On disait autrefois volontiers de quelqu’un qu’il avait « mauvais genre » pour signifier qu’il avait mauvaise apparence et n’était de ce fait guère fréquentable.

Les « transgenres » seraient-ils les « mauvais genres » modernes ? A écouter la façon dont on les traite, on pourrait le penser fortement.

Mais reprenons les choses par le début. Pendant des siècles, les sociétés ont enseigné aux humains qu’il y avait deux sexes, d’un point de vue biologique, le mâle et le femelle, et deux genres, d’un point de vue social, le masculin et le féminin, avec, dans ce cas, des rôles distincts prescrits à chacun. Tout ce qui était différent et n’entrait pas dans l’une de ces catégories était taxé de « contre-nature » – on parlait alors d’« inversion » ou de « perversion », selon la phraséologie stigmatisante de Monsieur Freud -, ou était considéré comme « inadaptation sociale », selon les idéologies politiques réactionnaires.

Et puis l’on a reconnu ces différences. L’on a reconnu les homosexuels, hommes et femmes ; l’on a reconnu l’égale accessibilité des hommes et des femmes à tous les emplois publics et privés (l’égalité de traitement, quant à elle, on le sait, est encore loin d’être réalisée). Aujourd’hui, certaines personnes réclament une sorte de « ni masculin ni féminin » ou plutôt de « masculin et féminin mêlés ». Ces personnes ne veulent plus – elles n’en ont pas envie – transformer leur corps pour le mettre en adéquation avec leur genre. Finie par exemple pour les personnes se sentant femmes l’opération d’extraction du sexe masculin.

 

Ces personnes que l’on nomme « transgenres » – on en compterait environ 15 000 en France – veulent dorénavant être reconnues dans leur apparente complexité.

A cause de leur différence, les transgenres ont été longtemps maltraités. Et d’abord par la loi. Il y a encore quelques mois, la loi française, comme la loi belge, imposait à ces personnes une stérilisation et un examen psychiatrique préalables avant toute reconnaissance de leur identité de genre – ou, serait-il préférable de dire de leur « autre » identité de genre. Il s’agissait là d’une violation manifeste des lois interdisant tout traitement cruel, inhumain et dégradant. En avril dernier, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a estimé que les dispositions légales appliquées aux transgenres constituaient une atteinte au respect de leur vie privée et

condamnait donc les pays violateurs, dont la France, à les supprimer. Suite à cette condamnation l’Assemblée nationale a donc adopté, dès juillet, le principe de la démédicalisation préalable au changement de sexe à l’état-civil. La Belgique et la Grèce par exemple sont en train de suivre cette voie.

L’on peut et doit penser que la nouvelle loi française participe de la lutte contre toutes les discriminations susceptibles d’affecter un individu, en l’occurrence la discrimination sexuelle. Elle met fin aussi à l’idée sous-jacente, dissimulée derrière l’examen médical préalable, que le transsexualisme serait une maladie.

L’on peut regretter néanmoins que cette loi ne s’applique pas aux mineurs, au moins à partir de 16 ans comme dans la loi belge, voire à partir de 15 ans, coïncidant à la majorité sexuelle en France. L’on peut regretter encore que, comme cela se fera en Allemagne à compter du 1er janvier 2019, et comme cela se fait déjà en Australie, en Thaïlande, en Malaisie ou en Californie par exemple, on ne puisse pas dans notre pays inscrire le 3ème sexe, encore appelé sexe « neutre », sur l’acte de naissance d’un individu.

Michelle Fizemanne

https://www.youtube.com/watch?v=jZdLY5HeWvA

Comments

  • Anonyme
    janvier 18, 2018

    0.5

  • Roland DUBOIS
    décembre 11, 2019

    Transgenre: les personnes qui ne se sentent pas bien avec le sexe physique ou psychique que la nature que la nature leur a accordé ne sont pas des criminels, ni des malades et n’ont pas à être poursuivis ni même visées par des lois ou réglementations particulières. Soit!
    Mais ce n’est pas scandaleux de penser et de dire que ce sont là des anomalies de la nature, heureusement très minoritaires. Ce qui me choque c’est la place qui leur est accordée dans les médias, le cinéma. Plus un film, téléfilm sans son lot de couple homosexuel et/ou transgenre.

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