UE : la politique ‘‘America first’’ va à l’encontre du partenariat UE-États-Unis
Les relations entre l’UE et les États-Unis demeurent essentielles pour la stabilité mondiale
Les députés regrettent la décision des États-Unis de se désengager
L’OMC est le meilleur endroit pour régler les différends commerciaux
La décision des États-Unis d’initier une guerre commerciale porte préjudice aux liens UE-États-Unis, qu’il ne faut toutefois pas rompre, ont affirmé les députés mercredi.
Dans une résolution sur l’état des relations entre l’UE et les États-Unis, adoptée par 490 voix pour, 148 contre et 51 abstentions, les députés soulignent que la relation UE-États-Unis constitue le gage essentiel de la stabilité mondiale, mais regrettent que le gouvernement américain actuel ait choisi la politique unilatérale ‘‘America first’’, qui porte préjudice aux intérêts de l’UE comme à ceux des États-Unis et met à mal la confiance mutuelle.
Ils souhaitent plus de clarté, s’interrogeant sur la pertinence, pour les partenaires américains, du lien transatlantique. Les députés trouvent difficile, depuis l’élection du Président américain Donald Trump, de comprendre les nouvelles approches des États-Unis en matière de problématiques mondiales et de conflits régionaux. ‘‘Les décisions unilatérales ne font qu’affaiblir le partenariat transatlantique’’, affirme la résolution.
Regrets quant à la décision américaine de se désengager
Les députés notent que la décision américaine de se retirer d’accords internationaux clés et la révocation de différents engagements mettent en péril les valeurs communes et le partenariat entre l’UE et les États-Unis. Ils critiquent la décision du Président Trump de se retirer de l’accord de Paris sur le climat, de l’accord nucléaire iranien et d’imposer des mesures extraterritoriales aux entreprises de l’UE en Iran.
Les différends commerciaux devraient être réglés au niveau de l’OMC
Les députés regrettent également l’incertitude causée par la décision récente des États-Unis imposant des tarifs douaniers sur l’acier et l’aluminium. Ils rejettent l’argument selon lequel cette décision se justifie pour des raisons de sécurité nationale et appellent les États-Unis à exempter complètement et définitivement l’UE et ses autres alliés de l’application de ces mesures.
L’UE se tient prête à travailler avec les États-Unis sur les questions liées au commerce dans le cadre des règles du système commercial multilatéral, précise le texte, ajoutant que l’OMC est le meilleur endroit pour résoudre ces différends.
Entretenir le partenariat
Malgré les relations tendues, les députés pensent qu’il est toujours essentiel d’entretenir le partenariat entre l’UE et les États-Unis en promouvant les valeurs et droits partagés ainsi que le respect du droit international, alors que d’autres puissances mondiales comme la Chine et la Russie disposent de stratégies politiques et économiques solides qui vont à l’encontre de ces valeurs.
La résolution suggère de renforcer la coopération entre l’UE et les États-Unis notamment en matière de cybersécurité, de lutte contre le terrorisme, d’énergie, de culture et de migration, et de mettre en place un Conseil politique transatlantique, mené par la chef de la diplomatie de l’UE et par le Secrétaire d’État américain, afin de se consulter régulièrement sur les politiques relatives aux affaires étrangères et à la sécurité.
Citation
Le rapporteur de la commission des affaires étrangères, Elmar Brok (PPE, DE), a déclaré: ‘‘Nous avons besoin de davantage de points de convergence, de puissance européenne, pour rapprocher à nouveau l’UE des États-Unis. Seule une Europe forte, y compris au niveau de la défense, est dans l’intérêt des États-Unis et pourra s’occuper de ses intérêts dans cet ordre mondial. Malgré la politique de Trump, les États-Unis sont un pays démocratique qui respecte l’État de droit. Nous appelons donc à nouveau au partenariat pour mettre en place un ordre mondial fondé sur ces valeurs.’’
Le rapporteur de la commission du commerce international, Bernd Lange (S&D, DE), a déclaré: ‘‘L’UE est un partenaire équitable pour les États-Unis, qui dispose d’un excédent en termes de biens. Mais si vous observez les services et le transfert de profits vers les États-Unis, alors c’est presque égal. Nous sommes en faveur d’une approche multilatérale, fondée sur les règles, et d’un règlement des différends au niveau de l’OMC. L’État de droit doit être accepté, et non le droit du plus fort.’