Un congé menstruel : progrès social ou mesure stigmatisante
Si l’initiative semble novatrice, dans les milieux féministes, la question divise.
Plusieurs femmes craignent une discrimination à l’emploi si un congé dédié aux règles est mis en place — un peu comme pour le congé maternité qui peut déjà être un facteur d’inégalité professionnelle en amont et en aval de la période non travaillée.
C’est l’un des arguments que l’on retrouve dans le mémoire Marion Morin Vivre son cycle menstruel dans le monde professionnel : expériences multiples et préoccupations communes, publié en 2020. L’étudiante en master de philosophie y a mené des entretiens avec des copines. L’une d’entre elles évoque cette peur de se voir « à nouveau discriminée.
Et pourtant, depuis le début de l’année 2021, la société coopérative La collective, spécialisée dans le démarchage pour ONG, est devenue la première entreprise française à proposer un congé menstruel. Les personnes qui le souhaitent peuvent poser un jour de congé rémunéré par mois, durant leurs règles, en envoyant un simple mail. Le salaire sera intégralement versé durant cette journée et cette absence ne pourra être comparée, ni additionnée aux traditionnels arrêts de travail. Ce congé a été mis en place à la suite d’un questionnaire anonyme de l’entreprise révélant que 9 salariées sur 16 avaient des règles douloureuses.
Au japon et dans le reste du monde
A travers la planète néanmoins, de plus en plus d’entreprises privées proposent à leurs salariées un ou plusieurs jours de repos pendant leurs règles. Des mesures perçues comme stigmatisantes pour les femmes, selon ses détracteurs.