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Un œil dans le rétro : comment la santé est devenue la valeur suprême, avant même le bonheur

En 1968, une épidémie, venue de Hong-Kong, tue un million de personnes dans le monde, elle touche 500 000 rien qu’à Hong-Kong. Pourtant, cette année-là, le monde regarde ailleurs. En France, il y a mai 68 et le référendum gaulliste, un changement de pouvoir avec l’élection de Pompidou… Dans le monde, la guerre du Vietnam. L’actualité est déjà bien chargée…

Le bilan est lourd : 35 000 morts dans les hôpitaux français en deux mois, mais ça on ne le saura qu’après coup. Il n’y a plus de place dans les morgues, pas de traitement à l’hôpital, il s’agit d’une grippe saisonnière classique mais virulente. Mais l’actualité n’en parle guère. Aucune communication officielle, aucune recommandation pour éviter de propager la maladie. Pour autant, certaines régions prennent leurs propres dispositions en fermant écoles, boutiques et en ralentissant les transports. Les médias continuent à traiter la nouvelle comme une grippe simplement plus grave. Elle touche d’ailleurs les plus de 65 ans dont la mortalité, même due à une épidémie, est considérée comme naturelle et donc beaucoup plus acceptée. A l’époque .

 

Aujourd’hui, le regard face à la mort a évolué, même pour les plus âgés. Le non-fatalisme, lié notamment au progrès médical, s’installe. La perspective face à la santé change, elle devient un droit. Il existe des remèdes à tout, on ne meurt plus de la variole ou de la tuberculose dans les années 80. Seule l’épidémie de sida viendra rappeler que l’humain n’est pas encore totalement invincible. Et encore, avec le préservatif, la barrière au virus existe.

Est-il bon d’essayer de sauver tout le monde dans cette épidémie de coronavirus ?

Voici les paroles d’un philosophe, André Comte-Sponville : « Traditionnellement, les parents se sacrifiaient pour leurs enfants. Ce sont nos enfants qui paieront la dette, pour une maladie dont il faut rappeler que l’âge moyen des décès qu’elle entraîne est de 81 ans. Une civilisation est en train de naître, qui fait de la santé la valeur suprême. ». 

Sahara Cohen

Comments

  • Anonyme
    avril 18, 2020

    5

  • Anonyme
    mai 4, 2020

    4

  • Tiptop
    mai 13, 2020

    Je viens de découvrir que votre titre est le meme que celui de mon article « Faut-il vraiment voir la Santé comme un Bien Suprême » (Blog de Tiptop, mediapart). Il prolonge la réflexion sur un plan philosophique éthique et politique.

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